
En 2024, 120 millions de personnes ont été déplacées de force dans le monde. Il s’agit du plus grand nombre de déplacements jamais enregistré, d'après Handicap International. A l'occasion de la journée mondiale des réfugiés, nous avons voulu donner la parole au programme JRS Welcome qui permet aux personnes en demande d'asile d'être hébergée de façon provisoire et gratuite dans des familles ou des communautés religieuses. Papou, réfugé malien, et Hugues, sa famille d'accueil, sont au micro de RCF Notre-Dame.
JRS (le service jésuite des réfugiés) est une association qui œuvre pour les personnes déplacées de force de leur pays d'origine. Le programme JRS Welcome permet aux personnes en demande d'asile d'être hébergées de façon provisoire et gratuite dans des familles d'accueil ou des communautés religieuses. Pour la journée mondiale des réfugiés, RCF Notre-Dame a voulu donner la parole à un réfugié, Papou, un Malien et à Hugues, un père de famille, membre de JRS depuis 7 ans, qui a accueilli Papou. Ils nous racontent leurs histoires ainsi que leurs joies et défis.
Papou est Malien, il a grandi et a toujours vécu à Bamako. Il était gérant et propriétaire d'une société de location de voiture. En septembre 2023, il décide de quitter le Mali, car il avait peur pour sa vie et a préféré fuir. Le Mali fait face a une présence terroriste importante, ce qui laisse la place à une insécurité de plus en plus grande. "J'ai fait une demande de visa à l'ambassade d'Allemagne pour avoir un visa de court séjour. J'ai eu le visa et j'ai pris le billet le même jour", raconte Papou. En quittant son pays, il partait vers l'inconnu avec une simple valise contenant le nécessaire. Après avoir passé quelque temps en Allemagne, il décide de venir en France, à Paris. "J'ai fait ce choix parce que je parle français, et que comme la plupart des Maliens, on a tous des connaissances ici qui peuvent nous aider et nous renseigner", poursuit Papou. En France, il rencontre Hugues, membre de l'association JRS depuis 7 ans. Il a aujourd'hui, grâce à JRS et au soutien d'Hugues, le statut de réfugié.
🎙️ Au moment de partir, « je me disais bon, je quitte mon pays, je quitte tout. Je ne sais pas ce qui m'attend de l'autre côté. J'avais un peu peur. »
A l'occasion de la #JournéeMondialeDesRéfugiés, Papou est venu nous raconter son départ de Bamako, et son intégration en France. pic.twitter.com/KYij9IiCfw— Pierre-Hugues Dubois (@pierre_hugues) June 20, 2025
Hugues est un père de famille, qui avec sa femme il y a 7 ans ont décidé d'ouvrir leur foyer aux personnes dans le besoin. "En 2018, par hasard, nous étions sur le chemin de Saint-Jacques et avons fait la rencontre d'un couple allemand qui hébergeait des Afghans. Quelques semaines plus tard, ont eu un message d'une amie qui accueillait un Syrien et qui cherchait quelqu'un pour en accueillir un deuxième, on s'est dit, on y va", se souvient Hugues. Depuis, avec JRS, ils ont accueilli une dizaine de personnes, dont Papou. Avec sa femme, ils ont fait le choix d'ouvrir les portes de leurs maisons, "je pense que l'accueil, ça fait vraiment partie de l'engagement chrétien du mariage, accueillir les gens, c'est un engagement qu'on a pris quand on s'est mariés, donc c'est une façon très concrète de vivre notre mariage", poursuit Hugues.
Je pense que l'accueil, ça fait vraiment partie de l'engagement chrétien du mariage, accueillir les gens, c'est un engagement qu'on a pris quand on s'est mariés, donc c'est une façon très concrète de vivre notre mariage, relate Hugues.
Grâce à JRS et à l'aide Hugues et de sa famille, Papou a notamment réussi à trouver du travail. "Je travaille dans un magasin de vêtements, je fais la caisse, les rayons, c'est une entreprise d'insertion", explique Papou. Dans tout le parcours administratif, Papou a pu compter sur l'aide de JRS et d'Hugues. "Sur la partie hors immigration, c'est-à-dire la rédaction de CV ou des choses comme ça, on a pu aider des gens qui étaient chez nous pour les conseiller dans la recherche d'emploi ou d'appartement", relate Hugues.
Le plus important pour moi est de me sentir utile, de ne pas être dépendant, mais d'être intégré, explique Papou.
En trouvant un travail, Papou était particulièrement heureux, "c'était un moment vraiment génial pour moi, je me disais que pouvais participer pleinement à la vie comme je le souhaitais. Le plus important pour moi est de me sentir utile, de ne pas être dépendant, mais d'être intégré", s'exclame Papou. "Depuis que j'ai rencontré JRS, je me sens toujours accompagné. L'accueil est bien, au travail ça se passe bien, dans les familles il n'y a aucun problème", poursuit-il. Pour Hugues, accueillir quelqu'un chez soi est quelque chose de naturel et d'une très grande simplicité, contrairement à ce que certains pourraient penser. "Il y a une sorte de grand écart entre la simplicité de ce que l'on vit et la façon dont cela est perçu de l'extérieur", témoigne Hugues.
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