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Le Sud-Soudan, terre d’épreuves et d’espérance

Le Sud-Soudan, terre d’épreuves et d’espérance

Un article rédigé par Théo Leunens - RCF Namur, le 6 septembre 2025 - Modifié le 6 septembre 2025
Un champ à moissonner Missionnaires de l'espérance parmi les peuples: le Sud Soudan à l'honneur

À l’occasion de sa prochaine campagne missionnaire, Missio met en lumière le Sud-Soudan. L’abbé Santo Gaba, directeur de Missio dans ce jeune pays marqué par la guerre et la pauvreté, et l’abbé Théogène Havugimana, directeur de Missio Belgique, sont venus témoigner des défis quotidiens et des projets qui nourrissent l’espérance.

©Eglise Catholique ©Eglise Catholique

Le Sud-Soudan est le plus jeune pays du monde. Né en 2011 de la séparation avec le Soudan, il a immédiatement sombré dans une violente guerre civile qui a déchiré la population et détruit de nombreuses infrastructures. Aujourd’hui, il compte environ onze millions d’habitants dont près de quarante pour cent sont catholiques. Malgré ce poids religieux important, l’Église doit composer avec une réalité dramatique : la guerre continue de sévir, les populations sont déplacées, les familles n’ont plus accès à leurs champs et vivent dans la peur constante des violences. La famine, conséquence directe de ces conflits et du dérèglement climatique, reste le plus grand défi quotidien.

Le pape François lui-même a voulu soutenir ce pays blessé en s’y rendant en 2023, en véritable messager de paix. Sa visite avait suscité une immense espérance, mais celle-ci a été rapidement assombrie par une nouvelle dégradation de la situation humanitaire. Aujourd’hui encore, les diocèses du nord et du sud du pays demeurent réunis dans une seule conférence épiscopale. À Rome, il a été rappelé qu’il était essentiel de préserver cette unité pour continuer à renforcer la solidarité entre les communautés chrétiennes des deux nations.

Missio, bâtir des ponts entre les Églises

Depuis de nombreuses années, Missio s’attache à promouvoir la solidarité internationale et à soutenir les communautés chrétiennes dans les régions les plus fragiles du monde. Chaque année, l’organisation choisit un pays qu’elle souhaite mettre à l’honneur afin de sensibiliser les fidèles et de créer des liens entre les Églises d’horizons différents. En 2024, ce fut le Sri Lanka ; en 2025, c’est le Sud-Soudan qui a été retenu, signe de la volonté de diversifier les continents et d’encourager des rencontres interculturelles.

Pour l’abbé Théogène Havugimana, directeur de Missio Belgique, ce choix ne doit rien au hasard. Il témoigne de la nécessité de se tourner vers un pays jeune, éprouvé tant sur le plan humanitaire que religieux. Le Sud-Soudan, en effet, a encore tout à construire : ses infrastructures sont insuffisantes, le système éducatif est instable, les soins de santé manquent cruellement et l’insécurité rend toute vie quotidienne incertaine. La mission de Missio est donc de tendre la main, d’apporter un soutien concret, mais aussi de rappeler que l’Église universelle est appelée à marcher ensemble, au-delà des frontières et des conflits.

Trois projets concrets pour l’espérance

À travers cette campagne, Missio entend porter et soutenir plusieurs projets qui traduisent en actes son engagement auprès du peuple sud-soudanais. Le premier est né à la suite de la visite du pape François : un pèlerinage pour la paix organisé par les élèves de l’école Loreto à Rumbek. Chaque année, des jeunes traversent désormais le diocèse pour encourager la réconciliation et la cohésion ethnique, dans un pays encore fracturé par les divisions communautaires. Ce pèlerinage se veut une marche de l’espérance, un signe que la jeunesse souhaite bâtir un avenir pacifié.

Le second projet touche à l’éducation, un domaine crucial pour l’avenir du pays. Les Sœurs Loreto ont ouvert en 2010 une école primaire à Rumbek qui accueille aujourd’hui plus de mille trois cents enfants, garçons et filles, dans un esprit d’égalité et de respect. Cette école ne se limite pas à dispenser un enseignement : elle s’attache aussi à garantir une bonne santé et une alimentation équilibrée aux enfants, conditions indispensables pour apprendre sereinement. Grâce à la générosité des donateurs, même les familles les plus défavorisées peuvent y envoyer leurs enfants et leur offrir ainsi une chance de sortir du cycle de la pauvreté et de la violence.

Enfin, le troisième projet concerne la formation des futurs prêtres. Le séminaire Saint-Paul de Juba, qui réunit environ deux cent cinquante étudiants, souffre d’un manque criant d’espaces adaptés pour les activités collectives. Faute de salle polyvalente, la chapelle est souvent utilisée pour des conférences ou des réunions, ce qui la détourne de sa vocation première. La construction d’un bâtiment spécifique est donc essentielle pour répondre aux besoins de formation et de vie communautaire. Une partie du budget est déjà réunie, mais il reste indispensable de trouver des soutiens financiers supplémentaires pour mener ce chantier à bien.

Pour l’abbé Santo Gaba, ces initiatives sont au cœur de la mission de l’Église. Être missionnaire de l’espérance parmi les peuples, c’est donner aux enfants, aux jeunes et aux communautés les moyens de se relever malgré la guerre et la pauvreté. 

Le projet de Missio, dit-il, est au final au cœur du projet de l’Église. L’aspect missionnaire de l’Église est d’aller à travers le monde et d’être disciple de toutes les nations. 

© Grégory Clesse
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Un champ à moissonner
© Grégory Clesse
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