Le regard des religions vers l'avenir après le Covid
Cette soirée, organisée par l’Institut des hautes études du monde religieux, réunissait les représentants des catholiques, protestants, juifs, musulmans et bouddhistes pour échanger une lecture spirituelle chacun dans sa tradition de la crise sanitaire, humaine et peut-être même métaphysique que nous traversons. "Un avertissement sur nos modes de vie" pour certains, "une pause nécessaire" pour d’autres, ou encore "un révélateur de la crise des systèmes de solidarité et de santé".
Dialogue entre les religions et l'état pendant la crise
Les religions ont lancé une alerte commune sur la forte restriction des rites funéraires et de la présence des aumôniers auprès des malades, au plus fort de l’épidémie. Pour le grand rabbin de France, Haïm Korsia, "en empêchant les rites funéraires de se tenir, on préparait un choc post-traumatique à la société dans son ensemble. Il en allait de la santé morale de la société et je crois qu’on a été entendu sur cette question." Sur la relation aux autorités civiles, les religions ont eu des expériences diverses. On connait les tensions qui ont existé entre l’Eglise catholique et l’Etat sur la reprise des cultes. Mais pour les autres religions c’est un peu différent. Mohammed Moussoui, le président du CFCM explique que "chez les musulmans, les prières individuelles, il vaut mieux les faire chez soi qu’à la mosquée, donc le problème ne se posait pas de la même manière pour nous."
Que retenir de cette expérience ?
Pour le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France "là où la religion peut être décisive, c’est dans l’expérience que nous avons faite de la vacuité et de la fragilité de nos existences. C’est là qu’interviennent l’espérance, la volonté de choisir positivement la vie contre la mort, dans l’épreuve." Pour Mgr Éric de Moulins-Beaufort, "tout le monde a l’air bien pressé de faire redémarrer le monde d’hier". A ce titre l’édito de Guillaume Goubert dans le journal la Croix ce matin suggère pour l’Eglise catholique à l’issue de cette crise qui affaiblie encore d’avantage une institution déjà épuisée, de lancer un synode national.
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