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Le Printemps des cimetières : des visites pour regarder différemment ce patrimoine

Le Printemps des cimetières : des visites pour regarder différemment ce patrimoine

Un article rédigé par Matthieu Riolland - le 23 mai 2025 - Modifié le 23 mai 2025
Les reportages de RCF PoitouPrintemps des cimetières : bien plus qu'un lieu funéraire

Du 16 au 18 mai, c’était le week-end du Printemps des cimetières. Depuis dix ans, l’événement tente d’apporter un nouveau regard sur ce lieu. Plusieurs visites sont organisées, notamment dans les Deux-Sèvres à Saint-Romans-lès-Melle.

Pascal Desbois a proposé une visite du cimetière de Saint-Romans-lès-Melle pour transmettre ses connaissances © Matthieu RiollandPascal Desbois a proposé une visite du cimetière de Saint-Romans-lès-Melle pour transmettre ses connaissances © Matthieu Riolland

Pascal Desbois est un passionné d’histoire depuis 25 ans. Il n'a pas fait d’études supérieures dans le domaine, mais il apprend grâce à la lecture de textes scientifiques et de revues historiques. Chaque année, il se plonge dans plus de 10 000 documents.

Pour cette dixième édition du Printemps des cimetières, il a organisé des visites de l’église et de l’ancien cimetière de Saint-Romans-lès-Melle.

Le cimetière : un reflet de la société

L’objectif pour Pascal Desbois est de transmettre ses connaissances et sa passion : “ La particularité, c’est que la partie de gauche est le cimetière protestant ”. Suite aux guerres de religion opposant protestants et catholiques, la coutume a été de séparer les tombes selon la religion.

Ici, il y a une trentaine de caveaux protestants, poursuit Pascal Desbois, et de l’autre côté, il y a environ 330 tombes catholiques ”.

Les cimetières sont un reflet de la société. Certaines sont simples avec peu de sculpture, d’autres sont plus raffinées et mieux conservées grâce à de la pierre de meilleure qualité. Pascal Desbois explique : “ Les pierres tombales reflètent la puissance ou l'importance financière des familles. Plus la pierre est sculptée, plus il y a d’argent. C’est aussi la dernière trace que l’on laisse de notre passage sur Terre.

Des tombes qui appellent à la recherche

Pour les derniers préparatifs, il est accompagné de trois autres passionnés d’histoire et de patrimoine. L’un d’entre eux, Charles Voirin, a créé un site Internet dédié aux cimetières. Depuis 2011, il l’alimente au gré de ses visites. “ Quand je visite un cimetière, je visite une bibliothèque communale. Une tombe, c'est comme un livre. Certaines [tombes] m'attirent et j'ai envie d'en savoir plus. Alors j'essaye de remettre dans ce livre des feuilles. Je vais les chercher sur Internet. Je fais de la généalogie. ” 

 

C’est également le cas pour Pascal Desbois. Certains caveaux le questionnent, il fait alors des recherches. “ Ce monsieur est décédé par accident. Il venait de Melle en charrette avec son cheval et c’est un chien qui a déboulé devant la charrette et parti en travers et le mec a été retrouvé mort dessous. Ça a fait un article de journal dans la presse ”.

Un besoin de conservation

Le printemps des cimetières est donc un moyen de mettre en lumière ce patrimoine, mais pour Pascal Desbois, c'est aussi l'occasion d’appeler à sa sauvegarde :

un cimetière sans l'entretenir, dans une, deux ou trois générations, il n'y aura plus rien. 

Ce manque de volonté de sauvegarde des cimetières est aussi lié à notre culture, “ on n'a pas cette envie de sauvegarder ce patrimoine, confirme Pascal Desbois. On vient juste pour enterrer la personne et après, on oublie. Et c'est un petit peu dommage. ”

Ce week-end à Saint-Romans-lès-Melle, lors des trois visites, une vingtaine de personnes se sont déplacées.

RCF86/EG
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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