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Le premier avion hybride Eraole a réussi son atterrissage à Angers

Un article rédigé par Elisa Brinai avec Marion Bastit - RCF Anjou,  - Modifié le 23 mai 2018
Après l’avion solaire, voici l’avion hybride : Eraole, a effectué son premier vol lundi 21 mai, en parcourant 125 kilomètres entre La-Roche-sur-Yon et Angers. Il a mis deux heures.
Raphaël Dinelli, le pilote, devant son prototype d'avion hybride EraoleRaphaël Dinelli, le pilote, devant son prototype d'avion hybride Eraole

70 heures d’autonomie pour l’avion hybride

L’avion Eraole fonctionne sans la moindre goutte de kérosène. Il s’agit d’un appareil 100 % électrique, alimenté grâce à 25 % d’énergie solaire, 65 % d’huile végétale et 10 % d’hydrogène. « Au départ, nous avons essayé d’utiliser de l’huile de micro-algues, mais en altitude elle se figeait. On a donc opté pour de l’huile produite à partir de végétaux recyclés », explique Raphaël Dinelli, qui a piloté l’engin depuis la Vendée.
L’un des avantages de cet avion est qu’il coûte 40 fois moins cher que le célèbre avion solaire Solar Impulse, qui avait bouclé son tour du monde en 2016.
 

2 heures pour faire 185 kilomètres

Le prototype d’Eraole est entièrement composé de carbone, ce qui le rend très léger : 600 kilos à vide. « Il n’a donc pas besoin d’un moteur très puissant, détaille Raphaël,  20 000 watts suffisent, c’est l’équivalent de 20 cyclistes du tour de France.» Pour son premier vol, l’avion hybride n’a pas atteint sa vitesse de croisière espérée, soit 100 km/h : « A cause du vent de face, raconte le pilote, mais ce n’est pas grave, j’ai pris mon temps.» Il aura fallu deux heures pour relier La Roche-sur-Yon et Angers.
 

Le pilote, un ancien skipper, passionné par les énergies renouvelables

Raphaël Dinelli travaille depuis neuf ans sur ce projet. Ancien skipper, ingénieur de formation, il s’est entouré d’une équipe d’une quinzaine de personnes. En 2008, il avait fini dixième du Vendée Globe à bord de son voilier laboratoire Océan Vital 1, équipé d’une éolienne et de panneaux photovoltaïques. Tenter de traduire une telle expérience dans les airs n’est pas une mince affaire : « Quand on fait des vols d’essais, il faut tout noter et tout enregistrer.  J’ai 14 systèmes de température et en général, pas une minute à moi », détaille le passionné.

Lors de ce premier trajet officiel, le pilote a enfin pu profiter de sensations fortes et d’un véritable sentiment de liberté : « J’ai pu regarder le ciel, l’horizon. Je n’étais plus dans le technique, j’ai commencé à prendre du plaisir », annonce Raphaël Dinelli à sa descente du cockpit à l’aéroport d’Angers Marcé.

De nouveaux défis attendent déjà l’avion hybride Eraole : une traversée de la France d’ouest en est, prévue au mois de juin et plus tard, celle de l’Atlantique. 

 

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