« Le Petit Prince » fête sa journée mondiale le 29 juin : un voyage à la (re)découverte de Saint-Exupéry

Né le 29 juin 1900 à Lyon, Antoine de Saint-Exupéry grandit dans une famille de la noblesse française. Il est le troisième d’une fratrie de cinq enfants, mais son enfance est marquée par une série de deuils : son père meurt alors qu’il n’a que quatre ans, et il perd plus tard son frère et sa sœur. Très tôt, l’écriture et le dessin deviennent pour lui des moyens de se raconter, de comprendre le monde et surtout de laisser une trace. Ce besoin de créer, presque vital, ne le quittera jamais.

Scolairement parlant, Saint-Exupéry est un élève distrait, peu discipliné, qui peine à trouver sa voie dans un système rigide. Pourtant, une passion va bientôt émerger et bouleverser son existence : l’aviation. Fasciné par les premiers vols, il entame des études à Strasbourg pour devenir pilote. Malgré plusieurs crashs dès ses débuts, il persiste. Après une tentative de carrière plus « raisonnable » dans la comptabilité, qui l’ennuie profondément, il revient à sa passion première grâce à l’Aéropostale. Le ciel devient son terrain d'aventure et d'inspiration.

Entre ciel et plume, l’écrivain-aviateur

En 1926, il est engagé par la compagnie Latécoère, ancêtre de l’Aéropostale. Il transporte le courrier entre Toulouse et Dakar, puis entre la France et l’Amérique du Sud. Ce métier, périlleux et exaltant, le met en contact avec l’immensité du monde, la solitude des grands espaces et la fragilité de l’homme face à la nature. Ce sont ces expériences, profondément humaines, qu’il transforme en matière littéraire. Son premier roman, Courrier Sud, paraît en 1929. Mais c’est Vol de nuit, publié en 1931, qui lui vaut le prix Femina et le consacre comme écrivain.

À partir de 1933, Saint-Exupéry se consacre également au journalisme. Ses reportages en Union soviétique, en Espagne ou encore en Indochine sont autant d’occasions pour lui de réfléchir aux valeurs essentielles de l’humanité, à la guerre, à l’engagement, à la justice. En 1939, il publie Terre des hommes, œuvre majeure saluée par le grand prix du roman de l’Académie française. L’homme qui aimait voler cherche aussi, à travers ses textes, à élever l’esprit.

Le Petit Prince, un conte né en exil

C’est durant la Seconde Guerre mondiale, alors qu’il est exilé à New York, que Saint-Exupéry écrit Le Petit Prince. L’ouvrage est publié en 1943 aux États-Unis et est illustré de ses propres aquarelles. Ce petit conte a tout d’un grand livre : il mêle la légèreté de l’enfance à une profonde mélancolie sur la condition humaine. Le Petit Prince paraît en France en 1946, à titre posthume, après la disparition de Saint-Exupéry en vol au large de Marseille, lors d’une mission de reconnaissance le 31 juillet 1944.

Dans Le Petit Prince, un aviateur échoué dans le désert du Sahara fait la rencontre d’un enfant venu d’un astéroïde lointain, B-612. Ce petit garçon lui raconte les planètes qu’il a visitées : un roi, un vaniteux, un buveur, un homme d’affaires, un allumeur de réverbères, un géographe… Autant de figures symboliques, incarnations absurdes et critiques de la société adulte. Sur Terre, il rencontre un renard qui lui apprend à apprivoiser, à aimer, à voir avec le cœur. Et c’est cette phrase, désormais célèbre, qui résume toute la philosophie du livre : 

L’essentiel est invisible pour les yeux.

Une œuvre intemporelle aux multiples lectures

Le Petit Prince est un livre unique en son genre. Conte pour enfants ? Roman pour adultes ? Philosophie illustrée ? Il est tout cela à la fois. Derrière ses dessins délicats et ses dialogues simples, il aborde les grands thèmes de l’existence : l’amitié, l’amour, la solitude, la mort, la mémoire, la quête de sens. C’est un livre qui nous invite à nous souvenir de notre regard d’enfant, à ne pas nous perdre dans l’absurdité du quotidien, à rester curieux et ouverts à l’autre.

Aujourd’hui encore, Le Petit Prince continue d’émouvoir, d’inspirer et de faire réfléchir. Il est lu dans plus de 500 langues et dialectes, étudié dans les écoles, cité dans les discours, tatoué sur les peaux. Il traverse le temps sans prendre une ride. C’est un livre toujours actuel, toujours percutant, intemporel. Et le 29 juin, journée mondiale du Petit Prince, est l’occasion parfaite pour s’y replonger, pour le relire, seul ou avec ses enfants, et pour redécouvrir cette œuvre lumineuse qui, à chaque lecture, révèle de nouveaux trésors.

Le pouvoir essentiel de l’homme est de transformer à la fois le monde et soi-même.