Le pape poursuit sa visite apostolique au Liban
Léon XIV poursuit sa visite au Liban. Un voyage sous le signe de la paix, l’unité et la réconciliation. Dans ce pays meurtri par les crises et les plaies encore béantes, le pape veut soigner les blessures. Ce matin Léon XIV ira se recueillir au port de Beyrouth.
Le pape Léon XIV se recueille sur le port de Beyrouth, au Liban ® Vatican MediaLà ou le 4 août 2020 une puissante explosion a fait 218 morts et plus de 7000 blessés. Alors que les victimes attendent toujours justice et réparation, la venue du pape est perçue comme un geste de compassion. C’est ce qu'explique le père Gabriel Kherallah, enseignant en lettre à l'Université Saint Joseph de Beyrouth. "Avec quelques autres prêtres, nous avons monté un groupe pour soutenir les parents des victimes", raconte-t-il. Il assure "qu'il y a une grande reconnaissance de leur part", parce qu'ils sentent que le pape a "un poids moral et religieux".
Musulmans et chrétiens, les parents des victimes, disent unanimement leur joie qu'au moins une personne les considère et les écoute.
Hier, le pape s’est rendu au monastère Saint-Maroun, sur la tombe du saint le plus vénéré au Liban, saint Charbel Makhlouf. Puis il a rejoint Harissa, un haut lieu de la spiritualité libanaise. Dans l’après-midi, il a présidé une prière œcuménique et interreligieuse, place des Martyrs, à Beyrouth, symbole de la résistance libanaise. Léon XIV a été accueilli par le patriarche syro-catholique, le patriarche maronite, le grand imam sunnite et le représentant chiite et d’autres chefs religieux. Le pape a appelé les Libanais à chercher ensemble la présence de Dieu, dans un esprit d’humilité et de réconciliation. Il a salué leur présence dans ce "lieu remarquable où les minarets et les clochers des églises se dressent côte à côte". Une rencontre particulièrement bouleversante pour le père Gabriel.
"Jean-Paul II a dit que le Liban est plus qu'un pays, il est un message", se souvient-il, avant d'ajouter que "ce message, on est précisément en train de le vivre".
Le pape a appelé le pays du Cèdre à poursuivre sa « vocation » de dialogue entre les peuples. Il a planté symboliquement un olivier, « symbole intemporel de réconciliation et de paix ».
Près de 14 000 jeunes libanais se sont retrouvés au siège du patriarcat maronite à Bkerké, ville située à une trentaine de kilomètres au nord de Beyrouth, pour accueillir le Pape. Après avoir écouté leurs nombreux témoignages, Léon XIV les a exhortés à ne pas céder au désespoir, mais plutôt à cultiver des amitiés fondées sur un amour sincère et à conserver l'enthousiasme nécessaire pour « changer le cours de l'histoire ».
Le père Gabriel espère que la visite du pape, ses messages en faveur de la paix et de la réconciliation seront l’occasion d’un nouveau départ pour le Liban.
Le pape peut indiquer un chemin. Maintenant, à nous de pouvoir saisir ce ballon au vol et se dire qu'on va construire ensemble, main dans la main.
Avant de rentrer à Rome, Léon XIV clôturera son voyage par une messe en plein air, sur une zone gagnée sur la mer, appelée Beyrouth Waterfront. 100 000 personnes y sont attendues.


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