Le Pape Léon XIV va-t-il remettre en cause l'accord entre Pékin et le Saint-Siège?
Le 25 mai dernier, lors de la Journée de prière pour l’Église en Chine, le pape Léon XIV a invité les fidèles à prier pour que les catholiques chinois vivent « en pleine communion avec le Saint-Siège ». Une prière lourde de sens, alors que les relations entre Rome et Pékin demeurent complexes et parfois tendues.
Léon XIV crédit photo Vatican MédiasLéon XIV prie pour l’unité avec les catholiques de Chine
Le 25 mai dernier, lors de la Journée de prière pour l’Église en Chine, le pape Léon XIV a invité les fidèles à prier pour que les catholiques chinois vivent « en pleine communion avec le Saint-Siège ». Une prière lourde de sens, alors que les relations entre Rome et Pékin demeurent complexes et parfois tendues.
Depuis l'accord historique signé en 2018 entre le Vatican et la Chine sur la nomination des évêques, les espoirs étaient grands d’une normalisation progressive des relations. Reconduit à trois reprises, en 2020, 2022 et tout récemment en octobre 2024, cet accord devait permettre un dialogue fécond entre les deux parties et garantir une unité ecclésiale, malgré les réalités politiques du régime communiste chinois. Mais sur le terrain, les choses sont loin d’être simples. En effet, juste avant le dernier conclave, deux évêques ont été nommés par les autorités chinoises sans validation du Saint-Siège. Une décision unilatérale, prise alors que le trône de Pierre était vacant, qui a jeté un froid dans les relations déjà fragiles explique l'historien Jean Baptiste Noé, auteur du livre La culture du combat de l'Église catholique chez VA éditions.
Il n’y avait rien de libre, rien de démocratique dans cette élection orchestrée par Pékin. Cela va à l’encontre de l’accord signé, car la nomination d’un évêque requiert impérativement l’accord du pape.
Un dialogue difficile mais nécessaire
Malgré ces tensions, Rome continue de tendre la main. Car pour le Saint-Siège, maintenir un canal de dialogue, aussi ténu soit-il, reste préférable à l’absence totale de relations. « Un accord, même imparfait, signifie qu’il y a discussion. C’est une base, une ouverture », précise Jean-Baptiste Noé. Mais jusqu’à quand ? L’avenir de l’accord, valable jusqu’en 2028, dépendra aussi de la ligne que Léon XIV choisira d’adopter. Le nouveau pape héritera sans doute de ce dossier comme l’un des grands défis diplomatiques de son pontificat.
Une Église persécutée mais vivante
En attendant, Léon XIV a recentré l’attention sur l’essentiel : la foi vécue au cœur des épreuves. « Que les catholiques de Chine soient des témoins forts et joyeux de l’Évangile », a-t-il exhorté le 24 mai, poursuivant l’élan donné en 2007 par Benoît XVI en instituant cette journée de prière.
Dans l’ombre, souvent surveillée, parfois persécutée, l’Église catholique en Chine continue de vivre, de célébrer, de témoigner. Et si la diplomatie suit son cours incertain, la foi, elle, poursuit son chemin discret mais fidèle.


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