Le Musée de la Lentille verte du Puy sort de terre

Les anciens locaux des Boutiques de Max ont été presque totalement vidés. Il ne reste aujourd’hui plus que l’ossature, les murs, les poutres et le plafond. Même la marquise en façade est en train d’être allégée pour revêtir un nouvel habillage. Des travaux en façade et en profondeur pour faire émerger le Musée de la Lentille verte du Puy avec une surface de 200 m². L'objectif : retracer le parcours de la lentille, de la terre à l’assiette. Partir de comment elle est cultivée, comment les gestes sont transmis de générations en générations pour arriver à comment elle est cuisinée.

3 espaces et 2 salles immersives

Le musée va proposer 3 espaces distincts. Il y aura tout d’abord un espace dédié au territoire et à ses producteurs « pour mettre en avant le savoir-faire des agriculteurs » selon Margot Fau Rousselot, chargée de mission pour le Musée de la Lentille. Un deuxième espace fera un focus sur les bienfaits de la lentille car « le projet est porté aussi par Jean-René Mestre (président de l’Association Musée de la Lentille verte du Puy) qui a écrit de nombreux ouvrages sur la lentille et ses bienfaits nutritionnels ». Le troisième espace lui sera dédié à la gastronomie pour donner envie de cuisiner la Lentille verte AOP du Puy. 

Entre le premier et le deuxième espace, un couloir temporel permettra de se replonger dans les grandes dates de la Lentille verte AOP du Puy. Le cheminement sera également ponctué de 2 salles immersives. La première « plonge le visiteur au cœur d’un champ de lentilles qui va évoluer au fil des saisons. Le second on est dans une cuisine d’un grand chef étoilé de notre région. On va être plongé au cœur du plat même » explique Margot Fau Rousselot.   

Un parcours a été pensé spécifiquement pour les enfants. Ils pourront visiter avec un livret de jeux et seront accompagnés d’une mascotte. Une salle pédagogique vient s’ajouter. Elle permettra d’accueillir les classes, les partenaires, le public pour des ateliers et des conférences. Une extension pourrait voir le jour à l’arrière du Musée en fonction de la fréquentation.
 

Le Musée permet de remettre en valeur le patrimoine architectural 

La façade du Musée sera alignée aux arcades et ne sera plus en recul comme c’était le cas précédemment. La marquise sera remise au goût du jour et se veut plus en cohérence avec l’ambiance du musée. Pour Aurore Grand, architecte de l’Atelier Boudignon « l’idée c’est d’avoir une architecture cohérente par rapport au bâti ancien qu’on a sur la ville et par rapport à la façon dont il a été construit et de revenir à quelque chose d’authentique ». D’ailleurs les travaux ont permis de mettre à nu les remparts de la ville du Puy-en-Velay ainsi que de faire d’autres découvertes architecturales.
 

Un musée vitrine porté par les producteurs

Depuis plus de 20 ans, plusieurs projets ont émergés mais jamais aucun n’a pu voir le jour. Un temps imaginé sur la place du Plot, le musée restait dans les cartons. Il peut se faire notamment car il est porté par les producteurs à travers l’Association du Musée. « C’est une vitrine et puis il faut qu’on s’engage car c’est un peu notre musée » explique Étienne Liautaud, le président du groupement de producteurs de Lentille verte du Puy. « La base des lentilles c’est nous, les producteurs. Cette histoire de la lentille elle part de nous » ajoute-t-il.  

Un projet porté par les producteurs, un des arguments qui aurait fait pencher la balance pour la région Auvergne-Rhône-Alpes selon Laurent Wauquiez, conseiller spécial. « Notre grande fierté c’est que c’est porté par l’association des producteurs de lentille qui eux-mêmes se sont battus et se sont impliqués ». La région apporte 1,6 des 2,4 millions d’euros nécessaires au projet. Pour l’ancien maire du Puy-en-Velay, « l’ambition c’est d’avoir un lieu qui soit la vitrine du Puy, au cœur de notre ville qui attire les touristes, qui attire les élèves, les familles qui soit à la fois ludique, scientifique, gastronomique. On a un projet qui va être merveilleux ».

Outre la région et l'Association, les financeurs sont le département de Haute-Loire à hauteur de 178 000€. L’entreprise Sabarot, elle va injecter 50 000 € dans le projet chaque année. 

L’ouverture doit avoir lieu au printemps 2026. L’entrée sera de 11€ par adulte et de 9 € par enfant.