« Le Jardin Animé » devient Therra : quand la nature soigne
Portée par un souffle nouveau, l’ASBL « Le Jardin Animé » change de nom et d’orientation. Rebaptisée « Therra », l’association mise désormais sur l’éco-thérapie pour allier santé mentale, lien social et préservation de l’environnement. Rencontre avec Anne-Claire Orban, coordinatrice du projet.
©TherraLe Jardin Animé entame une nouvelle page de son histoire. Désormais, il faudra l’appeler Therra, un nom évocateur qui fusionne les mots terre et thérapie. Un changement qui ne se limite pas à une simple façade, mais qui traduit une véritable évolution du projet porté aujourd’hui par Anne-Claire Orban et son compagnon.
Toutes nos activités sont en lien avec la nature et l’environnement. Apprendre, s’émerveiller du vivant, et le préserver, cela fait partie de nos missions.
À cela s’ajoute une dimension thérapeutique : être au contact de la nature, travailler la terre, se reconnecter à l’environnement… autant de gestes simples qui peuvent améliorer le bien-être physique et mental.
Créée en 2009, l’ASBL « Le Jardin Animé » s’adressait d’abord aux tout-petits, avec des activités centrées sur la découverte de la nature. Mais en 2019, un tournant s’opère : l’équipe fondatrice passe la main, et le couple Orban reprend le flambeau.
Issus du milieu médico-social (elle, formée en anthropologie médicale et lui, infirmier en santé communautaire) ils repensent entièrement le projet. Leur objectif ? Allier santé mentale, inclusion sociale et écologie, à travers ce que l’on appelle aujourd’hui les soins verts.
L’hortithérapie au service des plus fragiles
Therra développe une expertise dans un domaine encore méconnu mais en plein essor : l’hortithérapie. Il s’agit d’utiliser les jardins, potagers et autres espaces verts comme leviers thérapeutiques pour améliorer le bien-être physique et psycho-social. La nature devient un outil de soin à part entière.
« Nous travaillons exclusivement avec des structures médico-sociales. L’inclusion sociale est un déterminant clé de la santé, c’est pourquoi toutes nos activités sont menées en groupe », souligne la coordinatrice. Publics précaires, personnes en situation de burn-out, ou encore institutions spécialisées : Therra accueille des groupes dans des jardins collectifs ou des parcs publics pour des ateliers à la croisée de l’éveil à l’environnement et de la promotion de la santé.
Former les professionnels de demain
Au-delà des ateliers sur le terrain, l’association s’emploie aussi à former les professionnels de la santé à ces nouvelles pratiques. Psychologues, kinésithérapeutes ou travailleurs sociaux apprennent à intégrer les soins verts dans leur approche.
Reconnue à la fois comme opérateur de promotion de la santé par l’AVIQ (Agence pour une Vie de Qualité) et comme association environnementale par le DNF (département de la Nature et des Forêts), Therra occupe une position unique à l’intersection de deux mondes souvent cloisonnés : celui de la santé mentale et celui de l’écologie.
Un engagement pour un monde plus doux
« Être dans la nature, apprendre à l’observer, à en prendre soin… il y a déjà là un effet bénéfique sur la santé mentale », rappelle Anne-Claire Orban. En ces temps de crise écologique et d’épuisement généralisé, Therra propose une autre voie : celle du ralentissement, du lien, de la reconnexion à l’essentiel.
Avec sa nouvelle identité, l’association continue d’enraciner ses valeurs dans le vivant, tout en ouvrant un horizon plus vaste. Car si la terre soigne, encore faut-il lui donner sa place.


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