Les 135 cardinaux électeurs vont devoir trouver un successeur au pape François. Un pape venu d'Argentine pour réformer l'Église et en premier lieu l'appareil de la Curie romaine avec qui il n'a pas toujours été très tendre. Le futur pape aura donc la lourde charge d'apaiser les tensions avec la Curie.
Le successeur du pape François aura la lourde tâche de renouer le lien avec la Curie romaine. C'est ce que pense l'historien Christophe Dickès, auteur de "Pour l'Église, ce que le monde lui doit " aux éditions Perrin. "Il est impératif de combler ce fossé entre la charge pontificale et la curie", affirme-t-il. Même si ce fossé n'est pas nouveau, il a existé notamment au début du XXe siècle avec le pontificat de Pie X. Pie X s'était créé une cour exactement comme le pape François, sa propre Curie.
C'est l'omniprésence pontificale qui a en quelque sorte occulté le travail des différents dicastères.
Jean-Paul II préférait quant à lui l'emploi d'une diplomatie parallèle et n'utilisait pas forcément les canaux officiels. Mais la Curie était extrêmement importante sous Jean-Paul II. On sait quel rôle a joué le carrière Ratzinger à l'époque au sein de la Curie et qu'il a véritablement épaulé le pape Jean-Paul II. Or, aujourd'hui, on a l'impression que c'est l'omniprésence pontificale qui a en quelque sorte occulté le travail des différents dicastères. "Il faudra je crois, y remédier et pacifier les choses", insiste l'auteur.
En nommant 80% des 135 cardinaux électeurs, le pape François a déplacé le centre de gravité de l'église. Les cardinaux venus d'Afrique et d'Asie ont doublé alors que ceux venus d'Europe, même s'ils restent majoritaires, diminuent progressivement. Mais pour combler le fossé avec la Curie, le futur pape devra connaître les rouages de l'administration du Saint-Siège et c'est tout le paradoxe.
Il faudra soit un européen soit un italien pour pouvoir gérer les questions romaines.
"On peut imaginer que ces hommes qui sont loin de Rome se disent, mais au fond Rome est à Rome", explique Christophe Dickès. "Il faudra soit un européen, soit un Italien pour pouvoir gérer les questions romaines pendant que nous faisons notre boulot sur le terrain", poursuit-il. Dans quelques jours, les cardinaux électeurs se réuniront en conclave dans la chapelle Sixtine pour élire le successeur du pape François, la chapelle Sixtine qui fermera ses portes au public dès aujourd'hui pour permettre l'organisation du conclave.
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