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Le film de la semaine : "Dites-lui que je l'aime"

Le film de la semaine : "Dites-lui que je l'aime"

RCF, le 3 décembre 2025 - Modifié le 3 décembre 2025
La Chronique cinémaLe film de la semaine : "Dites-lui que je l'aime" de Romane Bohringer

Un film entre fiction et documentaire. Dites lui que je l’aime  est un film entre fiction et documentaire. Réalisé par Romane Bohringer, il est consacré à sa mère, qu’elle n’a pratiquement pas connue.

Affiche du film "Dites-lui que je l'aime" ® DRAffiche du film "Dites-lui que je l'aime" ® DR

Romane Bohringer avait 9 mois quand sa mère est partie, la laissant seule avec son père Richard. A 14 ans, elle apprend la mort de cette mère, Maguy, dont elle a très peu de souvenirs aujourd’hui encore, si ce n’est l’impression tenace de ne pas pouvoir poser de questions de peur de blesser son entourage. Puis un jour, elle découvre les mots de Clémentine Autain, interviewée pour son livre, Dites-lui que je l’aime, paru en 2019 : une bouleversante déclaration d’amour à sa mère, Dominique Laffin, actrice célèbre au destin brisé, dont la trajectoire rejoint étrangement celle de Maguy.

Une enquête sur sa propre histoire

Son premier projet est donc une adaptation du livre mais très vite, Romane Bohringer y trouve la force d’enquêter sur sa propre mère.
Elle semble avoir trouvé les mots qui lui manquaient pour reconstituer le puzzle de sa vie. Tout ce qu’elle entendait résonnait avec sa propre existence, comme si une sœur jumelle invisible avait vécu à ses côtés. Elle invente alors un dispositif unique, mêlant lecture en voix off du livre, images d’archives personnelles, enquête familiale, et reconstitutions de scènes d’enfance. Comme dans un procédé chimique, l’image apparait peu à peu, d’une jeune
femme née en Indochine de parents inconnus, d’une grande beauté et dont la vie sera marquée de drames.
Mais pardonner à celle dont l’absence a fait souffrir n’est pas simple. Pour Romane, comme pour Clémentine, il s’agit d’abord de combler le vide sur lequel elles se sont construites. Comment devenir mère quand la sienne n’a pas été en capacité de l’être ? Comment dépasser le déni ou la colère de l’abandon ? Le pardon est alors un processus, un chemin, une rencontre, pas un objectif à atteindre. Devenues adultes, et grâce à l’écriture et au cinéma, elles peuvent regarder leur mère en face, comme une femme fragile, défaillante, instable mais humaine et aimante malgré tout.

Dites-lui que j'aime

Pour la reconstitution des scènes d’enfance, c’est la même actrice qui interprète les deux mères. Elle s’appelle Eva Yelmani, c’est une révélation, à la fois lumineuse, vivante, fuyante, enfantine. La fiction devient alors le chemin le plus court vers une vérité qui leur échappait jusque-là. C’est la possibilité de revivre des souvenirs
traumatiques pour mieux les dépasser, voir une mère aux prises avec l’alcool ou la drogue. Et deux pères qui ont tenté de combler au mieux le manque. Dans deux scènes finales poignantes, l’un lit de sa voix éraillée l’amour pour sa fille et le récit de sa vie cabossée, et l’autre se souvient dans une larme de son amour de jeunesse toujours présent. C’est une magnifique déclaration d’amour aux mères absentes et un second film pour Romane Bohringer qui, après L’Amour flou, confirme ici son talent de réalisatrice ! Son titre, c’est Dites lui que je l’aime

Émission La chronique Cinéma © RCF
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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