Le diocèse d'Angers a rendu hommage au pape François ce mercredi

Messes, veillées de prières, temps d’adoration… 

Toute cette semaine, les chrétiens du monde entier sont appelés à rendre un dernier hommage au pape François décédé en ce lundi de Pâques à 88 ans. 
Hommage rendu ce mercredi soir à Angers où Monseigneur Delmas célébrait une messe d’action de grâce en la cathédrale Saint-Maurice. 
Reportage de Bastien Lallier…
 

Retrouvez l'intégralité de l'homélie de Mgr Delmas

Lors de cette messe Mgr Delmas a proposé une homélie que nous proposons ici en intégralité.

Frères et sœurs, nous nous retrouvons ce soir dans notre cathédrale dans un moment très émouvant pour rendre hommage avec l'ensemble de la communauté humaine au pape François, rendre grâce aussi pour son pontificat dans la célébration de cette Eucharistie. Les réactions sont unanimes dans le monde entier pour reconnaître en celui qui a été le successeur de Pierre, pasteur de l'Église universelle durant douze années, un homme d'une stature exceptionnelle. C'est d'ailleurs un signe d'espérance pour notre monde, un signe d'espérance dans le cœur qui est en tout homme lorsque nous entendons l'ensemble des médias de notre pays couvrir cet événement comme ils le font ces jours-ci.

Nous venons d'accueillir la parole de Dieu que nous recevons en ce mercredi de l'octave de Pâques. Cette parole qui éclaire ce que de très nombreuses personnes peuvent ressentir depuis ces dernières quarante-huit heures. Nous avons entendu un extrait du livre des Actes des Apôtres qui relate ce qui est arrivé pour Pierre et Jean, deux des apôtres de Jésus. Cela se passe après la résurrection. Ils montent au temple pour la prière et se retrouvent face à un homme infirme de naissance qui était là pour faire l'aumône. C'est alors que Pierre le regarde et lui dit : « De l'argent et de l'or, je n'en ai pas, mais ce que j'ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche. » À l'instant même, ce mendiant peut marcher.

Eh bien, il me semble que ce récit que nous recevons aujourd'hui dit quelque chose de la présence et du ministère du pape François dans notre Église et dans notre monde. En effet, son témoignage de vie nous a rendu attentifs à bien des réalités de la vie des hommes marquées par une grande précarité. Il a contribué aussi à changer des réalités de la vie en commun pour qu'elles puissent contribuer au bien commun.

Sur quoi donc a-t-il pu s'appuyer pour changer cela, pour faire ce qu'il a fait ? C'est précisément sur la foi en Jésus ressuscité. C'est la foi qui a permis à François de dire comme Pierre : « De l'argent et de l'or, je n'en ai pas, mais ce que j'ai, je te le donne. Au nom de Jésus-Christ, lève-toi et marche. »

Nous pensons en cet instant à sa proximité et à son attention envers les personnes très éprouvées dans leur condition de vie, dans leur santé, dans leur dignité. Le pape les regardait comme des êtres humains, revêtus de toute leur dignité, et cela se voyait. Il les regardait et les accueillait avec les yeux de Jésus qui n'est rebuté par aucun homme sur la terre.

Je parlais à l'instant aussi de la parole de l'Église qu'il posait sur les fonctionnements de nos sociétés. Il n'a eu de cesse de les appeler à la nécessité de vivre un profond changement, de vivre une conversion du cœur afin qu'elle ne sombre pas dans ce qui est absurde. Je pense ici en particulier à la richesse de son enseignement qu'il a dispensé dans des grands textes tels que Laudato si ou Fratelli Tutti, mais aussi dans de nombreuses autres prises de parole ou des gestes qu'il a eus prophétiques. À travers tout cela, le Saint-Père nous a invités à ne pas nous laisser aller à des façons de vivre inhumaines. Son témoignage de vie ne peut que nous donner du courage. Même si nous n'avons que peu de moyens de l'or et de l'argent, je n'en ai pas, dit l'apôtre Pierre à ce mendiant, même avec nos pauvretés de moyens, même dans notre fragilité et dans notre faiblesse, nous savons que nous pouvons et devons contribuer à changer la vie de ceux qui nous entourent.

Le récit des pèlerins d'Émaüs que nous avons entendu dans l'Évangile à l'instant nous raconte ce qu'ont vécu deux disciples après la mort de Jésus. Ils s'en vont tout tristes car ils espéraient tellement en lui. Nous espérions que c'était lui qui allait délivrer Israël. Voilà que le Seigneur lui-même les rejoint et leur parle. Mais eux ne le reconnaissent pas. Jusqu'à ce que leur cœur et leurs yeux s'ouvrent enfin à la table de l'auberge. Oui, le Seigneur s'est fait reconnaître après sa résurrection en montrant que c'est bien lui qui est là présent à leur côté et qu'il les appelle à témoigner qu'il est vivant à jamais et que cette vie nouvelle, il est essentiel qu'il l'annonce autour d'eux.

Nous voyons là aussi le ministère du pape François rendu présent dans ses nombreux enseignements, dans sa façon d'être qui ont accompagné tout au long de son ministère sa présence parmi nous. Je ne cite ici qu'un bref extrait de son exhortation sur la joie de l'Évangile. Voici ce qu'il écrit :

« Comme je voudrais trouver les paroles pour encourager une période d'évangélisation plus fervente, plus joyeuse, plus généreuse, audacieuse, pleine d'amour et débordante de vie contagieuse. Mais je sais qu'aucune motivation ne sera suffisante si le feu de l'esprit ne brûle pas dans les cœurs. Je prie l'esprit de venir renouveler, secouer, donner à l'Église l'impulsion pour une audacieuse sortie d'elle-même pour évangéliser tous les peuples. »

Oui, le pape François nous laisse le témoignage d'un apôtre fidèle à Jésus qui ne cesse de demander à son Église de témoigner du Christ qui a libéré l'homme des puissances du mal et de la mort. C'est pourquoi, en ce jour de Pâques, nous pouvons proclamer que le Christ est notre espérance et qu'il nous invite à devenir toujours davantage des pèlerins d'espérance et en témoigner autour de nous.

Nous sommes émus de ce que son décès ait eu lieu le lundi matin de Pâques. La veille encore, il était en tenue de service sur la place Saint-Pierre. N'est-ce pas un très beau signe d'élégance de notre Dieu pour François de l'avoir rappelé à lui en ce jour où l'Église annonce la joie de Pâques. Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Amen.