Encourager la démocratie participative, à quelques mois des échéances municipales

Pas sûr que vous ayez encore entendu parler de la plateforme Maire-Me ! Et pour cause, elle vient d'être lancée le 15 octobre dernier ! Dans un contexte d'instabilité politique et de défiance démocratique record (26 % de confiance envers les responsables nationaux, CEVIPOF 2025), cette initiative se veut a-partisane mais pleinement politique : replacer la parole citoyenne au cœur des décisions locales. Sarah Cleaver en est la porte-parole pour mobiliser au nom du collectif "Pour une transition citoyenne", un collectif de plus de 60 partenaires nationaux (dont Greenpeace, Oxfam, Fondation pour le Logement des Défavorisés, Emmaüs, Colibris…). L'idée est, sur une problématique précise remontée par les citoyens, de leur permettre de rejoindre un collectif pour peser et espérer se faire entendre des candidat(e)s aux Municipales. 

À Rouen, des habitudes déjà bien ancrées 

"C'est Valerie Fourneyron [ndlr : maire de Rouen entre 2008 et 2012] qui a été pionnière en matière de démocratie participative" précise l'actuel premier édile de Rouen, Nicolas Mayer Rossignol. La convention citoyenne de 2021 a été ensuite une étape déterminante dans la mise en place des outils de démocratie participative. Une trentaine de personnes avaient été alors tirées au sort, afin de travailler, plusieurs week-ends durant, à l'émergence de thématiques communes. Après avoir rendu un rapport aux élus, ces derniers ont pu se saisir de certains sujets, en écarter d'autres, toujours en faisant preuve de pédagogie. "Cette convention a été suivie d'une assemblée qui a fait le suivi de la mise en oeuvre des projets. C'est essentiel de garder cet aiguillon tout au long du cycle électoral !" insiste Nicolas Mayer Rossignol.  

Une démarche "d'aller vers"

4 ans plus tard, l'ensemble des dispositifs liés à cette démarche participative à Rouen sont à retrouver sur la plateforme Rouencitoyenne.fr. Pour Françoise Léonard, il est toujours nécessaire d'hybrider les propositions, de ne pas se contenter du tout numérique pour rejoindre les habitants. En fonction des profils, tel ou tel outil sera en effet plus ou moins plébiscité. Ainsi des concertations sous forme d'ateliers en présentiel se tiennent régulièrement dans les quartiers sur des sujets les concernant, quant au budget, les habitants avaient jusqu'au 19 octobre pour s'en emparer par voie participative. 

Pour Nicolas Mayer Rossignol, la défiance de nos contemporains face à la politique vient principalement du décalage qui existe entre le discours et les actes. Et de souligner trois points essentiels à ses yeux : 

- Dire ce qu'on fait et faire ce qu'on dit !

- La permanence de la démocratie : par la mise en place d'outils qui infuse de manière permanente la démocratie au quotidien

- La redevabilité et la transparence : en expliquant, en faisant preuve de pédagogie quand les projets ne peuvent se faire, ou qu'ils prennent du retard. 

Le mot de la fin sera laissé à Sarah Cleaver, qui nous alerte, à l'approche des élections municipales, sur "la mal-inscription", comprenez tous ces faux pas que l'on fait et qui ne permettent pas de finaliser une inscription sur les listes électorales, faute d'une pièce manquante, d'une procuration arrivée trop tard, ou encore d'un élément mal renseigné, etc... Le partenaire À voter peut être bon à consulter, pour vérifier que vous êtes bien inscrits sur les listes.