Vatican
Le conclave s'est ouvert mercredi 7 mai. Malgré les fantasmes, les intrigues, les secrets, les pronostics ou les influences, le conclave n'est pas une élection, mais bien une célébration, un acte liturgique. Pour en parler, monseigneur Patrick Valdrini, chanoine de Saint-Jean-de-Latran et canoniste, était au micro d'Étienne Pépin.
Tout comme un synode, un conclave est une célébration, un moment de prière en communion avec le Saint-Esprit. Il a débuté mercredi 7 mai et a réuni les 133 cardinaux pour élire le successeur de Pierre. Ils entreront dans la Chapelle Sixtine en chantant le Veni Creator. En se réunissant à huis clos, ils demandent l'inspiration du Saint-Esprit en se mettant face à Dieu. "Tous les cardinaux qui sont là vont exercer leur responsabilité comme étant en train de vivre une grande célébration dans laquelle Dieu à sa part", relate Mgr Patrick Valdrini, chanoine de Saint-Jean-de-Latran et canoniste.
Avant le début du conclave, les cardinaux se réunissent autour de congrégations générales qui ont lieu depuis la mort du pape François, le lundi 21 avril. Ces congrégations ont deux objectifs. D'une part faire le point sur la situation de l'Église. Et d'autre part faire connaissance et découvrir qui parmi eux aura les qualités pour endosser la fonction de souverain pontife. L'ensemble des cardinaux de l'Église catholique sont 252. Mais seuls133 pourront voter. Car pour élire le nouveau pape et faire partir du conclave, il faut avoir moins de 80 ans.
108 cardinaux ont été nommés par le pape François, soit 80 % du collège sacré
Parmi les 133 cardinaux qui éliront le successeur de Pierre, 108 ont été nommés par le pape François, soit 80 % du collège sacré. "Chaque cardinal est invité à venir parler, s'il le désire. Il peut demander la parole et donner son point de vue, explique Mgr Patrick Valdrini. La manière dont ils parlent, le contenu de leurs paroles sont extrêmement importants puisqu'elles vont déterminer s'ils seront choisis ou non."
Les 119 cardinaux vétérans, c'est-à-dire ceux qui ne peuvent pas voter, jouent tout de même un rôle important dans l'élection du futur souverain pontife. Ils ont pour la plupart déjà vécu et participer à un conclave, ce qui leur donne une forme d'autorité face aux autres cardinaux qui n'ont jamais pris part à un événement de cette envergure.
Au cœur de Rome, la Chapelle Sixtine est un lieu symbolique particulièrement fort, car c'est là que se déroulent les conclaves qui aboutissent à l'élection du successeur de Pierre. Sur la fresque de la chapelle est représenté le jugement dernier. Les 133 cardinaux entreront dans la chapelle en chantant le Veni Creator, "ils s'isoleront pour vraiment, selon la loi, voter face à la gloire de Dieu et pour le bien de l'Église. Ils vont être en quelque sorte extraits du monde", rappelle le chanoine de Saint-Jean-de-Latran.
Lorsque les cardinaux seront tous entrés dans la Chapelle Sixtine, les portes se fermeront, le cardinal qui préside le conclave prononcera "extra omnes" : "Dehors tous !". Le public est interdit afin de préserver le caractère sacramental et sacré de l'élection du futur dirigeant de l'Église catholique.
Ils voteront quatre fois par jour. À la fin de chaque vote, une fumée, soit noire soit blanche, s'échappera de la Chapelle Sixtine. Si une fumée blanche apparaît, le pape est élu. En revanche, si elle est noire, cela veut dire que les cardinaux ne sont pas tombés d'accord et doivent revoter.
Tous ces papes ont une Église
Le successeur du pape François s'inscrira-t-il dans la continuité ou adoptera-t-il une vision de rupture ? Depuis le concile Vatican II, Paul VI, Jean-Paul Ier, Jean-Paul II, Benoît XVI et François auront chacun un style propre, mais ils sont tous les papes du concile. "Dans chacun, on trouve un aspect propre, accentué avec ce qu'est la personne, ce qu'elle a pu apporter à l'Église, mais un aspect de la manière dont l'Église s'est elle-même présentée définie et décrite, rappelle Mgr Patrick Valdrini. Tous ces papes ont une Église."
Il n'y aura pas un grand changement d'orientation
Le nouveau pape "n'appliquera pas forcément un changement de style, il n'y aura pas un grand changement d'orientation", souligne le chanoine de Saint-Jean-de-Latran. Le futur pape se reliera au concile et aux autres. "Il mettra l'accent sur des points qui appartiennent à une réalité énorme qui s'appelle l'Église catholique."
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