Le collège Le Grand Meaulnes à Bourges menacé de fermeture

Fermera ou fermera pas ? L'avenir du collège Le Grand-Meaulnes, à Bourges nord, est menacé. La raison : la baisse des effectifs de l'établissement, 290 élèves sont actuellement scolarisés sur place. Une baisse liée notamment aux nombreuses destructions de logements dans le quartier qui ont eu lieu dans le cadre du Programme de Renouvellement Urbain (PRU), et que de nouvelles démolitions sont prévues avec le nouveau PRU. Cette actualité a fait réagir le député LREM de la première circonscription du Cher ; il est entré dans la mêlée pour défendre l'avenir de l'établissement.

François Cormier-Bouligeon prend la balle au bond

Tout part d'un article publié par le Berry Républicain la semaine dernière, dans lequel la thèse d'une fermeture dans les prochaines années est évoquée par le Conseil Départemental. Réaction rapide de François Cormier-Bouligeon, qui organise quelques jours plus tard, le 3 mai dernier, une conférence de presse et une distribution de tracts devant l'établissement, classé en Réseau d'éducation prioritaire renforcé (Rep +).

Il faut dire que le député du Cher a étudié au Grand Meaulnes dans les années 80, et a fait toute sa scolarité dans le quartier des Gibjoncs : « On doit garantir un avenir durable au collège le Grand Meaulnes ! » défend le député. « Pourquoi ? Ici, étudient des élèves de familles modestes, ceux qui ont le plus besoin de l'école républicaine, pour apprendre dans des conditions privilégiées. Il y a une vraie égalité des chances de réussite pour les enfants du quartier. C'est ce que je veux maintenir ». Le député en profite pour citer quelques berruyers célèbres passés sur les bancs du Grand Meaulnes : « Jean-Christophe Ruffin, Laurent Nuñez, Laurent Bignolas. »

Pas encore de décision

De son côté, le Département du Cher temporise et assure qu'aucune décision n'a été prise pour le moment concernant l'avenir du collège. Le Président du Cher, Jacques Fleury, rappelle que le dossier n'est pas nouveau, et que les premières études avaient été lancées il y a 4 ans par son prédécesseur Michel Autissier : « Je veux savoir où l'on va », explique le Président, « Il n'est nullement question de dire que le collège fermera dans les semaines et les mois qui viennent. La rentrée scolaire 2022-2023 est garantie. J'ai reçu, pour tout vous dire, la dernière étude le 29 avril sur la démographie sur ce que pourrait amener le NPRU. Est-ce qu'il est raisonnable aujourd'hui pour le Département de conserver un collège qui voit ses effectifs fondre au fil des années ? C'est ce que je veux savoir avant de prendre une décision. »

Un petit parfum de campagne

Alors, trop rapide la réaction de François Cormier-Bouligeon ? « Je ne suis pas un lapin de 6 semaines, je connais la musique. Si c'est dans la presse, c'est que cette idée est dans les tuyaux », assène le député macroniste. Faut-il y voir le début de sa campagne électorale, alors que les législatives sont lancées et que François Cormier-Bouligeon sera sans doute candidat à sa réélection ? « Non. Moi, je suis député jusqu'au 19 juin. Je me dois de défendre les intérêts des familles et de leurs enfants qui sont scolarisés ici. Je ne suis pas en campagne. »

Au milieu de tout ça, il y a évidemment les collégiens, comme Elsa, actuellement en 3ème, qui apprécie étudier dans des classes qui ne dépassent pas les 25 élèves : « Comme ça, il y a moins d'agitation et on apprend dans de meilleures conditions », explique la jeune fille. Elle ajoute qu'elle est attachée à son collège : « Les profs, ils sont super cool, c'est un bel établissement et on a un super beau CDI. »

François Cormier-Bouligeon a envoyé un courrier au ministre de l'Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, pour lui demander d'intervenir dans ce dossier.