Les Etats-Unis maintiennent la pression sur l’Iran. Le président américain a profité cette semaine de la tribune des Nations-Unies pour faire entendre sa voix dans ce dossier. Après la Corée du Nord, c’est désormais l’Iran qui est dans la ligne de mire de Washington.
A la tribune des Nations Unies cette semaine, Donald Trump a fustigé Téhéran et appelé la communauté internationale à "isoler le régime iranien tant que son agression se poursuit" et de "soutenir le peuple iranien". L’offensive américaine à l’égard de Téhéran est montée d’un cran en mai dernier lorsque Donald Trump a décidé de se retirer de l’accord sur le nucléaire iranien de 2015. Accord censé empêcher Téhéran de se doter de l’arme atomique mais aussi lui permettre de sortir de son isolement économique.
Ce projet de retrait unilatéral des Etats-Unis de cet accord sur le nucléaire iranien était en fait dans les cartons de Donald Trump à son arrivée à la Maison Blanche. On se souvient que lors de la campagne électorale américaine de 2016, le candidat Trump avait dénoncé le texte et promis de revenir dessus. C’est donc chose faite.
Au delà de cette pression diplomatique, les Etats-Unis ont mis une pression économique sur l’Iran et le reste du monde. Le retrait des Etats-Unis de cet accord s’est accompagné de sanctions économiques à l’égard de l’Iran. De nouvelles sanctions, concernant notamment l’énergie et les exportations pétrolières seront rétablies le 4 novembre prochain.
Cette pression économique ne vise pas uniquement l’Iran puisque ces sanctions américaines touchent également toutes les entreprises étrangères et notamment françaises qui décideraient de continuer de faire des affaires avec Téhéran. Plusieurs grands groupes très engagés sur le continent américain comme Total, Daimler ou PSA ont d’hors et déjà cessé toute activité avec l'Iran pour éviter les représailles. Cette arme économique utilisée par Washington est le fait d’une particularité du droit américain : l'extraterritorialité.
Il s'agit d'un système juridique qui contraint l’ensemble des acteurs économiques et qui a pour effet d’asphyxier économiquement l’Iran. Et le risque que Téhéran menace à son tour de mettre fin à l’accord sur le nucléaire. Pour éviter ce scénario, l’Union européenne a annoncé la création d'une entité spécifique pour faciliter les transactions financières légitimes avec l'Iran. Il s’agit d’un système de troc qui permettra de continuer à commercer avec l'Iran et donc de contourner les sanctions.
A New-York cette semaine, Emmanuel Macron a appelé au dialogue avec Téhéran. La crise iranienne ne peut se réduire à une "politique de sanctions" a t-il dit à la tribune des Nations Unies. "Nous devons bâtir ensemble une stratégie de long terme pour la gestion de cette crise qui ne peut se réduire à une politique de sanctions et de confinement" de l'Iran. Pour Thierry Coville chercheur à l’Iris, qui rentre tout juste d’Iran, il faut absolument préserver l’accord de 2015 et relancer le dialogue.
Le 4 novembre prochain, une nouvelle vague de sanctions frappera directement les exportations de pétrole iraniennes et les opérations bancaires avec ce pays, qui se verra déconnecté des circuits financiers internationaux.
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