Accueil
Baccalauréat : un examen sous haute surveillance

Baccalauréat : un examen sous haute surveillance

Un article rédigé par Violaine Attimont - le 16 juin 2025 - Modifié le 17 juin 2025
L'invité RégionL'organisation du bac : une machine précise et imposante

Ce lundi 16 juin se déroulait l'épreuve de philosophie pour les élèves des filières générales et technologiques du baccalauréat. Un examen sous haute surveillance, préparé  plus d'un an à l'avance. Pour cette session 2025, rien que pour l'Académie de Bordeaux, ce sont presque 7000 correcteurs - interrogateurs qui sont mobilisés et des centaines d'acteurs qui surveillent et encadrent les épreuves. Entretien avec Olivier Harmel, directeur des examens et concours du rectorat de l'Académie de Bordeaux.

Les examens du bac sont organisés sous haute surveillance ©istockLes examens du bac sont organisés sous haute surveillance ©istock

Le baccalauréat exige une organisation extrêmement lourde pilotée par le ministère de l'Education nationale (la Direction générale de l'enseignement scolaire), qui donne des instructions de manière à ce que les protocoles de sécurité, les procédures soient identiques dans toutes les académies. 

L'acheminement des sujets est très sécurisé

"La préparation commence au mois de mai - juin de l'année qui précède le baccalauréat, avec notamment toute la phase d'élaboration de sujet qui est répartie entre les académies", explique Olivier Harmel, directeur des examens et concours du rectorat de l'Académie de Bordeaux.  Les sujets sont ultra protégés. Ainsi, les sujets 2025 de philosophie «Notre avenir dépend-il de la technique ?» ou «La vérité est-elle toujours convaincante ?», n'ont été dévoilés qu'au début de l'épreuve. "Nous rappelons bien aux chefs d'établissement que les enveloppes qu'ils reçoivent sont conditionnées par 25, c'est à dire à peu près la capacité d'une salle en mode examen dans un lycée. Ce protocole de conditionnement permet de garantir que le chef d'établissement va pouvoir, au dernier moment, quelques minutes avant l'heure fatidique de 8 h pour la philosophie, distribuer les enveloppes et que ces enveloppes soient bien ouvertes à 8h ou à 7h57 ou 56, dans chacune des salles de tous les centres d'examen de l'Académie de Bordeaux".

Auparavant, ces sujets sont communiqués entre les académies par le national, avec des applications très sécurisées, dédiées. "Ce ne sont pas des applications grand public, ce sont des applications développées spécifiquement pour ces procédures d'échange de sujets entre académies". Ensuite, les sujets sont imprimés localement par chacune des académies. "Là encore le protocole de sécurité est ultra élaboré, et ils sont ensuite acheminés toujours de façon sécurisée dans les centres d'épreuves quelques jours avant les examens".

En dehors de la sécurisation des sujets, il existe également un protocole établi pour la surveillance des candidats. "Bien entendu, on demande aux examinateurs une surveillance active, c'est à dire d'être très vigilant par rapport à des comportements qui pourraient apparaître comme suspects ; par exemple, un candidat qui regarderait de manière continue sa montre doit interpeller puisque les montres connectées se sont fortement généralisées". Les téléphones portables sont d'ailleurs interdits, ils doivent être éteints dans les sacs  qui sont posés dans un coin de la salle. "Les candidats ont une imagination très débridée en matière de fraude". 

Chaque année, sur les trois baccalauréats - général, technologique, professionnel - 20 à 25 fraudes sont constatées dans l'académie de Bordeaux

Un fraudeur risque l'interdiction de présenter un examen pendant 5 ans 

Chaque année, sur les trois baccalauréats - général, technologique, professionnel - 20 à 25 fraudes sont constatées dans l'académie de Bordeaux. Elles sont ensuite traitées par une commission académique à la fin du mois d'août. "Les candidats concernés par la fraude ne connaissent pas leurs résultats comme les autres au mois de juillet, une procédure est mise en place"

Les fraudeurs ne risquent pas l'exclusion systématique. "Il y a un respect des droits de la défense", souligne Olivier Harmel. "Bien évidemment, on demande à l'établissement de faire cesser la suspicion de fraude, de consigner l'incident dans un procès-Verbal. Et c'est l'ensemble de ces pièces avec l'audition du candidat, voire d'un de ses représentants, qui est réalisée fin août par la commission académique. Ensuite la commission statue."  Cela peut déboucher sur l'interdiction de présenter un examen pendant une période de cinq ans, c'est la sanction la plus forte qui peut être prise. "Il y a aussi tout un tas de sanctions intermédiaires qui peuvent être également décidées. Et parfois, la commission décide de relaxer, de ne retenir aucune charge vis à vis du candidat. Mais dans tous les cas,  la décision est prise deux mois après les épreuves."

Olivier Harmel, directeur des examens et concours du rectorat de l'Académie de Bordeaux

 

 

 

RCF Bordeaux
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
L'invité Région
RCF Bordeaux
Découvrir cette émission
Cet article vous a plu ? Partagez-le :

Pour aller plus loin

Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour

Votre Radio vit grâce à vos dons

Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation  de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

Faire un don
Qui sommes-nous ?

RCF est créée en 1982, à l'initiative de l'archevêque de Lyon, Monseigneur Decourtray, et du Père Emmanuel Payen. Dès l'origine, RCF porte l'ambition de diffuser un message d'espérance et de proposer au plus grand nombre une lecture chrétienne de la société et de l'actualité.

Forte de 600.000 auditeurs chaque jour, RCF compte désormais 64 radios locales et 270 fréquences en France et en Belgique. Ces 64 radios associatives reconnues d'intérêt général vivent essentiellement des dons de leurs auditeurs.

Information, culture, spiritualité, vie quotidienne : RCF propose un programme grand public, généraliste, de proximité.Le réseau RCF compte 300 salariés et 3.000 bénévoles.