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"Cash, choc, régalien, solennel" : comment Emmanuel Macron a incarné le pouvoir
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"Cash, choc, régalien, solennel" : comment Emmanuel Macron a incarné le pouvoir

Un article rédigé par Simon Marty - RCF,  -  Modifié le 24 janvier 2022
L'Invité de la Matinale Laurence Behamou le solitaire du Palais

"Qu'il soit cash, choc, régalien, solennel : il y a un peu de tout dans ce président, selon les moments, selon les cas, selon les influences..." Laurence Benhamou est parmi les rares journalistes accrédités à l'Élysée. Pendant cinq ans elle a suivi Emmanuel Macron dans l'exercice du pouvoir. Crise des "gilets jaunes", attaques terroristes, pandémie... elle a pu voir de près les hésitations, les peurs et les jeux de pouvoir du plus jeune président de la République jamais élu.

Laurence Benhamou au micro de La Matinale RCF Laurence Benhamou au micro de La Matinale RCF

Emmanuel Macron et le "vieux monde" des médias

Au début, Emmanuel Macron et "la bande de trentenaires qui l'a porté au pouvoir" voulaient "parler directement aux Français, c'est-à-dire à travers les réseaux sociaux", rappelle Laurence Benhamou. "Il est persuadé, son équipe est persuadée, qu'il faut mieux parler sur Facebook, sur Twitter, que de passer par les médias qui seraient le vieux monde et que le nouveau monde consiste à s'adresser directement au peuple." Une stratégie sur laquelle il a revenir, constatant que "ce n'est pas comme ça que tout le monde peut l'écouter". Il a admis un "retour aux médias traditionnels, mais le moins possible..."

Laurence Benhamou est l'une des deux journalistes de l'AFP (Agence France-Presse) accrédités à l'Élysée. Au quotidien, depuis cinq ans, elle observe de près le président de la République. Un rôle d'autant plus important qu'Emmanuel Macron a eu tendance à verrouiller sa communication et à très peu parler à la presse. "Paradoxalement, ce verrouillage a eu pour conséquence que l'AFP, moi-même et mon binôme Jérôme Rivet, avons été presque tout le temps présent sur les événements, les déplacements, les discours, etc... Grâce à ça on a pu essayer de comprendre ce que c'est qu'être président."

 

Il y a un peu de tout dans ce président, selon les moments, selon les cas, selon les influences...

 

Le quinquennat Macron vu de l'intérieur

Le mandat d'Emmanuel Macron, homme de lettres hypermnésique et brillant, restera parsemé de petites phrases plus ou moins maladroites. Un jeune premier, convaincu d'être au-dessus du lot, qui va trembler face à une pandémie inédite, des attentats terroristes sanglants ou le plus long mouvement de contestation de la Cinquième République. Dans son livre "Le solitaire du palais - Le livre du quinquennat Macron, 2017-2022" (éd. Robert Laffont), Laurence Benhamou dresse le bilan de ces cinq dernières années. Elle se souvient d'un 8 décembre, où, alors qu'une manifestation des "gilets jaunes" gagnait en violence, les équipes "retranchées" à l'intérieur de l'Élysée "avaient peur, imaginaient l'émeute, les sans-culottes..."

Élu à 39 ans, Emmanuel Macron est le plus jeune président de la République que la France a connu. Un homme sans troupe, sans passé politique, qui a conquis l'Élysée sur ce qui restera un coup de poker. Un ancien ministre des Finances d'un gouvernement de gauche, devenu président plutôt libéral choisissant ses ministres, dont les premiers d'entre eux, à droite de l'échiquier. "Qu'il soit cash, choc, régalien, solennel : il y a un peu de tout dans ce président, selon les moments, selon les cas, selon les influences..." décrit Laurence Benhamou. 

 

Macron et les catholiques, un jeu de "dialogue-écoute-pouvoir"

Issu d'une famille non pratiquante, Emmanuel Macron a été voulu être baptisé à 12 ans. "Il est intéressé" par la religion et le catholicisme, selon Laurence Benhamou. "En tant que président, il a toujours tenu à expliquer que pour lui la religion devait être présente dans la société... selon lui, on manque de valeurs, on manque de repères, il y a un vide, et donc les religions sont pour lui nécessaires." S'il a été question de "réparer le lien" avec l'Église catholique, le président a aussi rappelé que "ce n'est pas l'Église qui déciderait pour la PMA", d'après les mots de Laurence Benhamou. Entre Emmanuel Macron et les catholiques, il y a eu selon la journaliste un jeu de "dialogue-écoute-pouvoir assez instructif".

 

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