L’ancrage catholique de Sébastien Lecornu décrypté par Mgr de Cagny
Nommé Premier ministre mardi 9 septembre, au milieu d’un contexte social tendu cristallisé autour de la journée Bloquons tout, la vie du Premier ministre est passée à la loupe depuis trois jours. Aujourd’hui, nous partons sur les traces de l’ancrage catholique de Sébastien Lecornu, avec Monseigneur Olivier de Cagny, évêque d’Évreux.
Le nouveau Premier ministre francais et ancien ministre des Armees, Sebastien Lecornu (a gauche), est accueilli par le Premier ministre sortant, Francois Bayrou, pour la ceremonie de passation de pouvoir a l hotel Matignonl, a Paris, le 10 septembre 2025. © Serge Tenani/ Hans Lucas Le très proche d’Emmanuel Macron et désormais nouveau locataire de Matignon a révélé avoir sérieusement envisagé de devenir moine bénédictin lorsqu’il était adolescent.
Un appel spirituel
Sébastien Lecornu a été tenté par la vie monastique à l’abbaye bénédictine de Saint-Wandrille, en Seine-Maritime. Il avait alors été marqué par l’atmosphère de l’abbaye, la spiritualité et le recueillement des moines. Pour Monseigneur de Cagny, "c’est une étape de la vie spirituelle d’un chrétien qui est assez, je ne dirais pas anormale mais assez fréquente." À la fin de l’adolescence, une recherche d’engagement est souvent présente, et celle-ci peut prendre la forme d’un don de sa vie à Dieu.
Je pense qu’il y a une certaine cohérence pour un chrétien entre le fait de se donner à Dieu pour les autres, et de se donner à une tâche politique qui est aussi pour les autres et pour le bien commun.
L’engagement politique peut dès lors se placer également comme un don de soi, souligne l’évêque d’Évreux : "Je pense qu’il y a une certaine cohérence pour un chrétien entre le fait de se donner à Dieu pour les autres, et de se donner à une tâche politique qui est aussi pour les autres et pour le bien commun." Le Premier ministre n’est d’ailleurs pas le seul homme politique français à avoir connu ce cheminement sur le don de soi.
Un espoir de stabilité par le compromis
Monseigneur de Cagny a eu l’occasion de côtoyer Sébastien Lecornu, notamment lors de l’inauguration du pôle d’enseignement supérieur Carlo Acutis, installé à Vernon en juin 2024. Appréciant les échanges qu’il a pu avoir avec le nouveau Premier ministre, il exprime la difficulté de la tâche qui attend Sébastien Lecornu : "Elle peut paraître même impossible à certains."
Un compromis, c’est pas simplement, je mets ma conviction dans la poche et tant pis. Non, c’est arriver à construire, en écoutant l’autre, quelque chose qui sera vraiment accepté par les deux, ou par les trois...
L’évêque d’Évreux place son espoir dans la capacité à dialoguer du Premier ministre et dans ses aptitudes au compromis, particulièrement mises en avant au sein des valeurs catholiques. "Un compromis, c’est pas simplement, je mets ma conviction dans la poche et tant pis. Non, c’est arriver à construire, en écoutant l’autre, quelque chose qui sera vraiment accepté par les deux, ou par les trois... Je prie pour notre Premier ministre, je demande à Dieu qu’il soit éclairé dans son intelligence et dans sa capacité à dialoguer et à décider."


Chaque matin, la rédaction de RCF en Normandie décrypte l'actualité de notre région afin de mieux comprendre le monde tel qu'il va ou ne va pas. Du lundi au vendredi à 8h01 et 9h01.




