Plusieurs producteurs, dont certains pour la première fois, sont présents sur le salon via le stand Saveurs de l'Ain, dans une édition marquée par la crise agricole et les tensions entre la profession et le gouvernement que nous commente le président de la chambre d'agriculteur.
Le salon international de l’agriculture se tient à Paris cette semaine dans un contexte tendu entre les syndicats agricoles et le gouvernement. Au point que la visite du chef de l’Etat samedi à été chahutée.
Pour Michel Joux, président de la chambre d’agriculture de l’Ain et ancien président de la FDSEA départementale il faut que le salon se passe bien car
C’est une vitrine exceptionnelle pour l’agriculture française qui est la meilleure du monde. Mais il faut que l’on puisse trouver des solutions car l’agriculture est dans une passe compliquée.
L’attente envers le chef de l’Etat est forte. C’elle d’apporter une vision plutôt que des réponses techniques. Dire quelle doit être l’agriculture de demain :
Est-ce qu’on veut encore demain une agriculture à la française comme nous l’avons aujourd’hui, avec la création de produits d’excellence, ou alors on ne fait rien et comme cela s’est passé pour le textile et la sidérurgie, nous n’aurons plus une agriculture à la hauteur de l’enjeu. Ce n’est ni jouable, ni tolérable, ni acceptable.
A partir de là, la profession veut la déclinaison de mesures concrètes pour assurer un avenir aux agriculteurs qui devront nécessairement s’installer pour remplacer la génération de ceux qui arrive à la rentraite très bientôt.
Résultat des pourparlers entre syndicats et gouvernement, on pourrait s’acheminer vers l’instauration d’un salaire dit « minimum » ou « plancher » protégé dans les négociations avec l’agro-alimentaire. Une demande portée par certains agriculteurs. Pour Michel Joux
Il nous faut pouvoir vendre au-dessus du coût de production pour payer nos charges et garder un revenu décent. Et que la restauration, la grande distribution et les industriels jouent le jeu. Il n’y en a qu’un qui peut faire changer les choses : c’est le chef de l’Etat, qui doit dire que la récréation est finie, on se met autour de la table et on répartit la valeur ajoutée tout le long de la filière, des producteurs jusqu’aux consommateurs pour avoir une agriculture qui gagne sa vie.
Le salon doit rester une fête mais « les agriculteurs sont inquiets ».
Les éleveurs et producteurs de l’Ain sont sur le salon pour valoriser leur travail. Le stand Saveurs de l’Ain montre les produits aux visiteurs. Les produits phares sont de toutes les éditions, volaille AOC de Bresse, Vins du Bugey AOC, produits de la Dombes, des coopératives laitières, … Et presque chaque année des producteurs « montent » pour la première fois au salon. Exemple avec Vincent Perrat. Petit fils d’agriculteurs à Curtafond, après des études en agriculture et dix ans comme apiculteur amateur, il a créé Les Abeilles Mellonia à Curtafond en 2021.
C’est impressionnant, c’est vraiment un salon magique. Quand on dit que c’est LE salon de l’agriculture, c’est vraiment le cas.
C’est l’expérience de salons régionaux qui lui ont donné l’envie d’oser postuler pour celui de Paris, via Saveurs de l’Ain. Bien lui en a pris puisqu’il a par ailleurs obtenu deux médailles d’argent au concours général agricole, pour son miel d’acacia et son miel de lavande.
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