L’ACAT en soutien du peuple sahraoui
Partie d’Ivry-sur-Seine le 30 mars, Claude Mangin entame une marche de 3 000 km jusqu’à Kénitra, au Maroc, où son mari, Naâma Asfari, est emprisonné pour son engagement en faveur de la cause sahraouie. Actuellement à Poitiers, elle est soutenue par l’ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture). Dans cette étape poitevine, on entend notamment Catherine Charlot, animatrice du groupe ACAT.
ACAT , association des chrétiens contre la tortureFaisant étape à Poitiers ces 7 et 8 avril, Claude Mangin est soutenue localement par plusieurs associations, dont l’ACAT, l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture. Catherine Charlot, animatrice du groupe ACAT de Poitiers, rappelle l’engagement de l’association dans la défense des droits humains : « Nous suivons le cas de Naâma Asfari depuis longtemps. Claude Mangin est elle-même en lien avec l’ACAT depuis plusieurs années. »
Naâma Asfari a été condamné à 30 ans de prison au Maroc pour son activisme en faveur des droits des Sahraouis et de leur indépendance. Sa détention, marquée par l’isolement et le refus de visites, enfreint selon l'ACAT le droit international. Claude Mangin avait d’ailleurs dû mener une grève de la faim pour obtenir le droit de voir son mari.
À Poitiers, plusieurs événements sont organisés autour de cette marche : exposition itinérante à la Maison de la Gibauderie, ateliers d’écriture de lettres aux prisonniers sahraouis, projection du film Dis-leur que j’existe, et rencontres avec Claude Mangin et des Sahraouis.
Au-delà de l’histoire personnelle du couple Mangin-Asfari, cette marche met en lumière une question politique majeure : le statut du Sahara occidental. Ce territoire, considéré comme non autonome par l’ONU, est contrôlé à 80 % par le Maroc, qui propose un plan d’autonomie. Une position soutenue par la France, sans qu’un référendum d’autodétermination pourtant prévu depuis 1991 n’ait encore eu lieu. Pendant ce temps, un mur de plus de 2 000 kilomètres, jalonné de mines, divise le territoire et sépare des familles entières, précise Catherine Charlot.
Claude Mangin poursuit ensuite sa route à travers la France, l’Espagne, puis jusqu’à Tanger. Passera-t-elle jusqu’à Kénitra ? Rien n’est moins sûr. Mais son objectif est clair : briser le silence autour du peuple sahraoui et dénoncer l’injustice de l’emprisonnement de son mari.


Chaque jour de la semaine, un sujet d’actu avec un invité interviewé par chaque radio RCF de Nouvelle Aquitaine.
