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RCF L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: L'Coronavirus èt lès p'titès djins
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L'abbé BERNARD VAN VYNCKT: L'Coronavirus èt lès p'titès djins

RCF Namur,  -  Modifié le 14 mai 2020
​ Voici le "bokèt" de messe en Wallon du jour par l'Abbé van Vynckt! Un texte engagé, poignant et plein de bon sens sur le rôle des "petites gens" qui sont en première ligne!

â–º Voici la traduction ci-dessous:

Vous avez été voir, plus de 40.000 fois, les quatre premiers billets wallons sur Facebook. La directrice d'antenne n'en revient pas encore ! Pour vos messages qui m'encouragent, je vous dois un tout grand merci !

Pourtant, depuis des années, bien des personnes nous certifient que le wallon est mort... ou qu'il va mourir. Moi, je le crois un peu aussi. Plus tard, dans un de ces billets, je reviendrai sur la place du wallon aujourd'hui. Comment vit-il encore ? Et comment est-ce qu'il apporte autant de plaisir et de bonheur à beaucoup.

Comme beaucoup, tous les jours à 8 heures du soir, je frappe dans mes mains et fais sonner les cloches. Tout cela pour exprimer notre merci aux docteurs, aux infirmières et à tous ceux qui continuent de travailler , malgré le virus.

Si vous suivez les nouvelles tous les jours, à chaque fois, vous voyez deux jeunes scientifiques qui viennent nous dire ce qu'il faut faire et nous donner des chiffres : autant de nouveaux malades, autant de personnes en soins intensifs, autant de morts et autant, sorties d'hôpital. Mais celle que nous ne voyons plus beaucoup, c'est la ministre Maggie de Block. Et il y a de quoi !

Nous commençons à entendre certains spécialistes oser dire que l'on n'a bien peu anticipé la crise que nous vivons. Depuis les premiers jours, il n'y avait pas de masques assez et peu de respirateurs. Bien vite, nous serons à court de médicaments... Ces mêmes spécialistes nous disent aussi que, des années durant, on a asséné que la santé coutait trop cher, qu'il fallait mettre moins d'argent dans les hôpitaux et que les infirmières devait faire autant d'ouvrage qu'auparavant, moins nombreuses. "Il faut se serrer la ceinture", disaient les ministres. En novembre 2018, on a même fait brûler des millions de masques. Il y en avait de trop, paraît-il, et ils étaient trop vieux ! Un an et demi après, n'auraient-ils pas bien servi ?

Demain, il nous faudra remettre tout cela sur pieds, retourner travailler, faire tourner notre pays, tout en analysant les raisons de cette crise, jamais pareille. Nous entendons déjà les syndicats nous dirent que ce ne sera plus possible, demain, de mépriser ainsi des métiers qui furent en première ligne, des semaines durant, afin de soigner et faire reculer la maladie. Combien étaient-ils au travail sans discontinuer ? Nous pensons là encore aux infirmières et aux femmes d'ouvrages, qui œuvrent dans les hôpitaux ou les maisons de repos. Et tout çà, pour certaines, avec des salaires de misère.

Je pense également aux fermiers qui travaillent leur terres pour produire à manger, mais que ne savent plus vendre leur lait ou leurs pommes de terre. De ces temps-ci, ils sont prêts à planter et à semer. Mais savez-vous, qu'aujourd'hui, le froment se vend au même prix qu'il y a trente ans ? Pas un centime de plus. Pourtant tout coûte plus cher. Savez-vous que le lait est acheté, par la laiterie, à la moitié du prix qu'il faudrait payer pour que le fermier retrouve les frais investis ? Cela ne pourra durer autant que les contributions, voyons ! Pourtant nous avons besoin de farine pour qu'il y ait du pain frais au petit matin, ou de lait pour qu'il y ait du beurre sur la table.

Je songe également aux hommes du feu, aux pompiers, toujours prêts à porter secours, malgré les risques. Je songe aux éboueurs qui continuent de ramasser nos poubelles, et tant d'autres services. Autant de métiers pénibles que la société a laissé sur le côté, sans leur porter attention.

Voyez-vous ! Trop souvent, on a parlé d'argent. Et il faut qu'il rapporte et le plus vite possible. Mais derrière çà, combien de malheureux se sont retrouvés sur le bord du chemin ?

Avez-vous entendu Donald Trump, la semaine dernière ? Lui, il ne trouve rien de mieux que de dire aux américains, qu'il leur faut bien vite retourner travailler, malgré le corona. "Il faut bien faire tourner les usines !" Comme toujours, il ne se soucie guère de tous ces ouvriers qui risquent d'être malades, malgré tout, un jour ou l'autre. Un monde pareille perd la tête, quand l'argent passe avant la santé des petits ouvriers.

Bien sûr, demain il nous faudra faire ceinture. Nos voyons bien que la facture à payer sera exorbitante. Mais que les politiciens n'oublient pas, dans leurs idées et leurs projets, tous ceux qui ont été en première ligne, en tant que personnes courageuses et serviables.

A lundi prochain pour un autre nouveau billet d'actualité ! En wallon, bien sûr !

 
 

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