Depuis le mois de décembre, la Villa Victoria met à l'abri femmes et enfants victimes de violences intra-familiales. Elle a été inaugurée jeudi dernier dans les Alpes-Maritimes par l'association Agir pour le lien social et la citoyenneté (ALC). Le centre peut accueillir jusqu'à 52 personnes.
"Ici, je sens que j'existe et je ne me sens plus rabaissée", confie Aurélie*, l'une des 12 femmes qui ont été accueillies par la Villa Victoria où elles peuvent entamer un processus de reconstruction. Jeudi dernier, elle a été inaugurée en présence de la sous-préfète des Alpes-Maritimes, Patricia Valma, et de l'adjointe au maire de Nice déléguée aux droits des femmes, Maty Diouf. Pendant six mois maximum, le lieu propose une prise en charge personnalisée tant sur le plan psychologique et professionnel que dans les démarches juridiques.
"Ce centre est né d'un constat suite à la période du Covid où l'on a observé une recrudescence des violences faites aux femmes, explique Sergine Bégoin, cheffe de service de la Villa Victoria. Mais également d'un deuxième constat qui a été celui que la proposition de mise à l'abri à l'hôtel n'était pas suffisante mais qu'il fallait un accompagnement social. C'est vraiment un espace dédié aux personnes qui sont en grand danger." L'an dernier, 600 victimes de violences intra-familiales ont été protégées dans le département des Alpes-Maritimes.
Notre priorité, c'est leur sécurité
Pour leur sécurité, les résidentes doivent accepter des contraintes comme celles d'un couvre-feu à 20 heures et l'impossibilité de recevoir des visites. Le centre abrite également une multitude de caméras de surveillance. "C'est compliqué car lorsque ces femmes arrivent, elles sont souvent isolées, constate Marie Rastoldo, éducatrice spécialisée. Notre priorité, c'est leur sécurité. Leur orientation se base sur la dangerosité de la situation par rapport à leur ex-conjoint donc tout notre accompagnement va tourner autour de cela".
Ce "havre de paix" est également l'occasion pour les résidentes de tisser du lien social. La journée, des activités diverses sont proposées aux bénéficiaires sans emploi et à leurs enfants. Ils sont 19 hébergés actuellement. "Nous avons souhaité qu'elles puissent échanger leurs histoires, s'entraider, créer de la solidarité", poursuit la cheffe de service.
"Il faut quitter les gens qui sont toxiques, martèle Aurélie. Les femmes ne sont pas faites pour être rabaissées, soyez fortes !" En 5 semaines, la jeune femme raconte avoir retrouvé goût à la vie. Se sentir libre, dormir sans craintes, des banalités que cette résidente peut désormais apprécier.
*Le prénom a été modifié
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