Le 2 février 1997, Jean-Paul II institua une fête de la vie consacrée, affirmant qu'il est beau et juste de rendre grâce au Seigneur pour ce grand don. La vie consacrée enrichit et réjouit l'Église par la diversité des charismes et par le dévouement de tant d'hommes et de femmes qui se donnent totalement à Dieu et à leurs frères. Sœur Catherine Sesboué, religieuse de l'Assomption, secrétaire générale de la COREF, la Conférence des religieuses et religieux de France, témoigne de la diversité et de la richesse de cette vie.
Prenant des formes multiples, la vie consacrée se manifeste à travers les instituts séculiers, l'ordre des vierges, les associations de fidèles menant une vie commune, ainsi que par les ermites, les veuves consacrées et les congrégations religieuses.
La vie consacrée, sœur Catherine Sesboué la définit comme un signe, une épiphanie, un laboratoire de fraternité au service des autres. "C’est un trait d'union entre le Dieu qui est transcendant et qui nous a donné une bonne nouvelle, à savoir qu'on est tous sauvés et qu'on est promis à quelque chose d'heureux, une béatitude, un bonheur parfait." Lorsque l’on n’est pas à l’intérieur de l’Église, la vie consacrée peut être un concept difficile à comprendre. Sœur Catherine Sesboué décrit cette vie comme celle d’hommes et de femmes qui décident de tout laisser : famille, profession… pour répondre à un appel très intime.
C’est un trait d'union entre le Dieu qui est transcendant et qui nous a donné une bonne nouvelle, à savoir qu'on est tous sauvés et qu'on est promis à quelque chose d'heureux, une béatitude, un bonheur parfait.
Cet appel peut nous pousser à annoncer explicitement le Christ. Ce sont notamment les ordres prêcheurs ou éducatifs, explique la religieuse. Mais cet appel peut également être enfoui auprès d’un monde qui ignore totalement Dieu. La façon dont Dieu entre en contact avec chacun de ces hommes et ces femmes est un secret de l’ordre de l’intime et du profond, rappelle Catherine Sesboué. "Ça va être à l'occasion d'un bouleversement, quel qu'il soit. Ça va être comme un déclic qui va engendrer une réflexion et se dire : comment est-ce que moi je peux rendre service ? Comment est-ce que je peux donner ma vie ? Et qui est derrière tout ça, et qui n'est pas derrière tout ça ? Ne pas rester seul, c'est ça qui est le principal."
Il y a parfois un monde entre les différentes formes de vie consacrée. C’est pour cette raison que les Églises nationales et diocésaines ont un service d’écoute pour ceux qui s’interrogent, explique la sœur. "Pouvoir rencontrer quelqu'un qui va écouter la demande qui est la sienne et qui va cheminer avec la personne qui s'interroge, là, ça va être possible. Et parfois, ça va être l'occasion d'un séjour dans un monastère", décrit Catherine Sesboué.
C'est à l’occasion de la profession perpétuelle — c'est-à-dire de l'engagement définitif d'une des religieuses — que j'ai entendu intérieurement, mais pas avec mes oreilles, j'ai entendu intérieurement : 'Un jour, ce sera toi.
Religieuse de l’Assomption, elle a découvert sa vocation en étudiant aux côtés de cette communauté religieuse. "J’ai étudié dans une école normale de l'éducation physique, dont les locaux étaient au 17, rue de l'Assomption, chez les religieuses de l'Assomption. Et c'est là que j'ai fait la connaissance de la communauté." La religieuse a été marquée par la joie et le climat familial qui y régnaient. "C'est à l’occasion de la profession perpétuelle — c'est-à-dire de l'engagement définitif d'une des religieuses — que j'ai entendu intérieurement, mais pas avec mes oreilles, j'ai entendu intérieurement : 'Un jour, ce sera toi.'" Catherine Sesboué a laissé résonner cette parole avant de finalement choisir la vie religieuse à l’issue d’un parcours de discernement.
Parmi les presque 800 000 consacrés à travers le monde, l'immense majorité sont des femmes. 80 % des religieux et religieuses ayant choisi la vie consacrée à travers le monde sont des femmes. Catherine Sesboué y voit un héritage des nombreuses congrégations religieuses fondées au XIXe siècle, majoritairement composées de jeunes femmes. Elle souligne la prédisposition des femmes à être au service de la vie. "Le plus féminin, c'est effectivement d'être porteur de vie et de prendre soin de la vie, quelle qu'elle soit. En tout cas, au XIXe siècle, c'était bien comme ça que ça se mettait en place, notamment auprès des personnes malades. Les congrégations religieuses soignantes ont été nombreuses."
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