Le cessez-le-feu en Syrie a duré un peu plus d'une semaine avant de voler en éclat. La trêve, décidée par Washington et Moscou lundi 12 septembre, a pris fin 7 jours plus tard. A l'Assemblée générale de l'ONU, américains et russes se sont rejetés la faute suite à ce revers diplomatique. La communauté internationale multiplie les appels à la sortie de crise. Mais elle apparaît pour le moment impossible.
Le bombardement d'un convoi humanitaire, lundi 19 septembre, a sonné le glas du cessez-le-feu négocié par les chefs de la diplomatie russe et américaine une semaine plus tôt. L'attaque a causé la mort de près de 20 personnes et détruit une vingtaine de camions transportant de l'aide pour les civils. Quelques heures auparavant, le régime syrien avait annoncé la fin de la trêve, sans évoquer d'éventuel renouvellement.
Depuis, les combats ont repris dans le pays. Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme, au moins 27 barils explosifs ont été largués sur Alep mardi matin. Dans la ville et dans la province, près de 40 civils ont été tués depuis lundi, selon l’organisation non gouvernementale. La nouvelle phase de combat montre l'incapacité de la communauté internationale à intervenir durablement pour la paix en Syrie.
Pourtant, les déclarations d'intentions se multiplient, notamment à l'Assemblée générale des Nations Unies à New York. A la tribune, François Hollande a lancé un appel pressant à la communauté internationale pour mettre fin au conflit en Syrie. Pour le président français, "la tragédie syrienne sera devant l'Histoire une honte pour la communauté internationale si nous n'y mettons pas fin rapidement".
Extrait du discours de François Hollande
François Hollande a demandé au Conseil de sécurité de "se réunir dans les meilleurs délais" et de ne "pas être un théâtre de dupes". Selon le président français, le régime syrien de Bachar Al-Assad est "responsable" de "l'échec" du cessez-le feu conclu sous l'égide des Etats-Unis et la Russie.
Pour sa dernière intervention à l'ONU en tant que président des Etats-Unis, Barack Obama a, lui-aussi, consacré la majeure partie de son discours à la Syrie. Il a appelé, à la tribune, à poursuivre les efforts diplomatiques en Syrie en dépit des revers.
Extrait du discours de Barack Obama
De son côté, la Maison Blanche a affirmé qu'elle tenait la Russie pour "responsable" du bombardement du convoi humanitaire en Syrie lundi. La déclaration a provoqué un tollé international. Moscou et Damas ont démenti leur participation et un général russe a même mis en doute le fait qu'il y ait eu un raid aérien.
Pour l'historien Simon Kruk, spécialiste du Proche et du Moyen-Orient, une chose est sûre : l'avenir de la Syrie est entre les mains des américains. Un manque de confiance entre Moscou et Damas, d'un côté, Washington de l'autre, ne permet pour l'instant pas d'avancer de manière concrète.
L'analyse de Simon Kruk
Un sommet sur les réfugiés, à l'initiative des Etats-Unis, s'est aussi tenu en marge de l'Assemblée générale, en présence de 50 pays. Ils se sont engagés à accueillir 360 000 réfugiés cette année, soit le double de l'année dernière.
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