La santé du Pape François toujours fragile ce mardi 18 février

Les catholiques sont inquiets. Depuis vendredi 14 février le Pape François est hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome. Le bulletin de santé le plus récent fait état d’une “infection polymicrobienne des voies respiratoires”. Dans un communiqué de presse, le Vatican évoque “un tableau clinique complexe”. Loup Besmond de Senneville, ancien correspondant de la Croix au Vatican, a déjà plusieurs jours à patienter dans le cour de l’hôpital Gemelli lors des dernières hospitalisations du Pape. Il apporte des éclairages.

“Un tableau clinique complexe”

Le Vatican a pour habitude d’être assez mystérieux dans ses déclarations sur la santé du Pape. C’est ce que se remémore Loup Besmond de Senneville. “Avec le Vatican, il faut toujours décrypter. Je dois dire que pour une fois le Vatican admet la gravité de la situation ce qui est quand même le signe que c'est vraiment préoccupant.” François a déjà été hospitalisé 4 fois en 4 ans et aucun communiqué de presse n’avait été aussi direct. Le mot “serein” employé par les services de communication du Saint-Siège intrigue particulièrement le vaticaniste. “ « Il est serein » en langage du Vatican, ça veut dire que le pape va vraiment très mal. Ce que je comprends en échangeant avec les uns et les autres à Rome, c'est qu'ils essayent des traitements et que pour l'instant ils n'ont pas trouvé le traitement adéquat pour refaire descendre l'infection.” Les différents traitements ne semblent donc pas fonctionner aussi bien qu’espéré.

Je vous remercie pour l'affection, la prière et la proximité avec lesquelles vous m'accompagnez ces jours-ci.

— Pape François (@Pontifex_fr) February 16, 2025

Le Pape François a, pour certains, aggravé son état de santé en menant, les dernières semaines, des journées surchargées. Bien qu’il se déplace désormais en fauteuil roulant, François a multiplié les déplacements. Fin 2024, il s’est notamment rendu en Asie du Sud-Est puis a passé un week-end en Corse. L’année 2025 est plus chargée que d’habitude pour le souverain pontife puisqu’y est célébré le Jubilé de l’Espérance, un événement qui a lieu tous les 25 ans. L’entourage du prélat sait aussi que le Pape a tendance à ne pas faire attention à sa santé. Loup Besmond l’a largement entendu dire à Rome. “Le pape est ce qu'on appelle un mauvais malade, il n'aime pas les médecins. On me disait toujours à Rome, tu connais le médecin du pape ? C'est le docteur Bergoglio. C'était une manière de dire qu'il se soignait lui-même et qu'il s'auto-diagnostiquait lui-même.” 

Ce que je comprends en échangeant avec les uns et les autres à Rome, c'est qu'ils essayent des traitements et que pour l'instant ils n'ont pas trouvé le traitement adéquat pour refaire descendre l'infection.

Le séjour du Pape à l’hôpital a été prolongé. L’audience générale qu’il devait présider mercredi 19 février a d'ores et déjà été annulée.

La santé du Pape, un sujet scruté par le Vatican

Au Saint-Siège et en déplacement, la santé des papes est sous les projecteurs, à plus forte raison encore depuis la tentative d’assassinat contre le Pape Jean-Paul II en 1981 sur la place Saint-Pierre. Désormais, une chambre et un bloc opératoire sont réservés en permanence pour le pape à l’hôpital Gemelli et dans les lieux où le pape se déplace. A Rome le Pape bénéficie “d’une petite suite, où il y a une chambre, un petit salon, une salle de bain et puis une chapelle qui est réservée aux papes”. Le souverain pontife a aussi un infirmier et un médecin personnel au Vatican.

Rome est une machine à conclave permanent donc il y a toujours quelqu'un en train d'imaginer un conclave ou la suite.

La Curie Romaine suit aussi avec attention l’état de santé de François. Loup Besmond de Senneville décrit Rome comme Rome “une machine à conclave permanent donc il y a toujours quelqu'un en train d'imaginer un conclave ou la suite”. Pour autant le Pape a, comme depuis le début de son pontificat, une parole forte sur le sujet. François n’envisage pas de démissionner de sa charge à moins que la maladie l’empêche de remplir pleinement sa fonction. Loup Besmond de Senneville précise : “on peut imaginer que les maladies qui l'empêcheraient de gouverner l'Église seraient notamment des problèmes de mémoire, une incapacité à s'exprimer, ou alors une incapacité à tenir la machine qu'est la curie romaine.”

Pour l’heure, le Pape François devrait encore rester plusieurs jours à l’hôpital. Le Vatican a fait savoir que ,“en raison de l’état de santé du Saint-Père, l’audience jubilaire du samedi 22 février est annulée”.