La Rochelle : les travaux d'urgence de la Tour Saint-Nicolas vont durer jusqu'en 2026, pas de réouverture avant 2031 ?

C'est un élément emblématique du paysage rochelais qui est menacé : fermée au public depuis juillet 2024, la tour Saint-Nicolas est en voie d'effondrement et subira jusqu'en 2026 des travaux d'urgence. En cause, le sol argileux qui soutient la structure et fragilise l'édifice. Retour sur ce dossier, qui devrait chambouler le Vieux Port pendant plusieurs années.

Des travaux d'urgence avant le chantier de fond  

"Cela n'aura échappé à personne, la tour penche du côté du port", explique Olivier Salmon, architecte en chef des monuments nationaux et responsable du chantier de la tour Saint-Nicolas pour le compte de l’État. Si c'est le cas depuis sa construction, des mouvements de terrain il y a une dizaine d'années ont alerté les pouvoirs publics, qui ont donc décidé d'étudier plus attentivement l'état de santé de l'édifice. "A l'heure d'aujourd'hui, il y a essentiellement des problèmes au niveau des fondations, mais peut-être surtout au niveau du sol, puisqu'elle n'est pas si mal construite que cela", détaille l'architecte, qui évoque un sol "victime de différents mouvements et de glissements" susceptibles "d'emporter la tour". 

"Une des conséquences de ces phénomènes, c'est que la tour s'ouvre en deux", alerte Olivier Salmon, "voire même en trois". Résultat, une aggravation potentielle des problèmes de structure déjà causés par le sol. En conséquence, la tour doit être rapidement "cerclée", c'est-à-dire "la ceinturer avec des câbles métalliques et des tirants à l'intérieur de la tour", avant de pouvoir intervenir sur les fondations. 

Pas de réouverture avant 2031 a minima ? 

Quid du calendrier ? Les travaux d'urgence ont démarré au début de l'été et devraient durer jusqu'au mois de février 2026, une période de huit mois durant laquelle les études préliminaires au chantier de rénovation continueront à être menées. Pour ce qui est de la remise à neuf de la tour, intérieure comme extérieure, Olivier Salmon insiste sur l'aspect long terme : "les travaux ne devraient pas démarrer avant 2027-2028 [...] et sur la durée du chantier, cela devrait s'étaler sur au moins quatre ou cinq années". 

Une durée justifiée par la difficulté du projet, souligne l'architecte, pour qui "tous les sujets sont compliqués" : "la stabilité du monument en elle-même, la question des sols, le fait qu'on soit dans un port qui est fréquenté, on est soumis aux marées et à la météo... Tous ces sujets doivent être pris en considération". Même la phase préliminaire aux travaux devrait durer un an, puisqu'il est nécessaire de réaliser un "batardeau" afin d'éviter que le chantier ne soit inondé. Ensuite, il sera temps de réaliser les véritables travaux de fond, en commençant par les fondations puis en remontant vers la tour. "L'objectif, c'est bien sûr de restaurer la tour d'un point de vue structurel" explique Olivier Salmon, "mais aussi de restaurer l'intérieur pour que la tour soit parfaitement conservée". 

Autre objectif des travaux, redonner au public la possibilité de visiter la tour à l'horizon 2031-2032. Mais ce projet a un coût : rien que les travaux d'urgence devraient coûter 2 millions d'euros à l’État, responsable de la sauvegarde du monument, tandis que le budget total se situe entre 17 et 21 millions d'euros.