Dans le Finistère, l'opération Onde d'automne a été lancée sur le canal de Nantes à Brest. Cette opération, menée par la Région, a pour but de favoriser la reproduction du saumon atlantique.
L'opération Onde d'automne est en cours sur la partie finistérienne du canal de Nantes à Brest depuis début octobre. Elle vise à ouvrir et fermer des vannes pour permettre au saumon atlantique de trouver son chemin jusqu'aux frayères où il se reproduira. « On commence à l'écluse de Coatigrac’h pour finir mi-novembre sur Penity Raoul, à la confluence avec l’Aulne rivière », explique Eric Croguennec, en charge de ce dossier pour la Région. « Tous les jours, on ouvre une nouvelle vanne à l'amont de l’onde et on referme la dernière vanne tout à l’aval. On garde en moyenne cinq vannages ouverts et on progresse comme cela de Châteaulin jusqu'à Landeleau. » En fonction des conditions hydrologiques, si les débits et les températures sont favorables, les saumons vont rejoindre la partie rivière de l’Aulne, au-dessus de Landeleau. S'il y a très peu d'eau, et des conditions de température assez élevées, ils iront plutôt sur les affluents de la partie canalisée de l'Aulne.
Sur les bords du du canal de Nantes à Brest, dans sa partie finistérienne, l’Aulne canalisée compte 26 seuils de navigation, c'est-à-dire des écluses avec des déversoirs. Sur ces déversoirs, il y a des passes à poissons qui datent des années 1860 et qui ne répondent plus aux capacités des saumons qui remontent l’Aulne aujourd'hui. « La majeure partie du stock, c'est ce qu'on appelle du « castillon », du saumon d'été qui fait moins de 70 cm et qui a des capacités de saut légèrement inférieures au saumon de printemps que nous pouvions avoir dans le canal de Nantes à Brest dans les années 50 », précise Eric Croguennec.
Une des particularités du saumon atlantique est qu'il vit une partie de sa vie dans l'eau douce, et une autre partie assez importante dans l’eau de mer. « C’est un poisson amphihalin, qui va naître en eau douce, et y passer quelques mois voire quelques années dans la forme alevin juvénile. A un moment donné, il va décider de partir en mer et donc de se smoltifier (d’acquérir les capacités pour filtrer l’eau de mer) et il va partir faire son périple de croissance dans l'océan. Pour certains, cela va être une année, pour d'autres deux ans, et ils vont revenir dans la rivière au bout de ces années pour se reproduire. »
Cette opération Onde d'automne présente un intérêt pour le saumon atlantique mais pour d'autres poissons également... « Nous avons effectivement des petites anguillettes qui migrent à cette saison et le fait de leur ouvrir les vannes leur permet de contourner les seuils », ajoute Eric Croguennec. Au printemps, cette opération est également effectuée sur cinq vannes (à comparer aux 26 vannes de l'automne), en faveur essentiellement de la grande alose et de l’alose feinte qui sont des cousines des sardines. « Et aussi de la lamproie marine qui est un agnathe, un poisson primitif que nous avons toujours dans l’Aulne. »
Pour la région Bretagne, au travers de sa stratégie environnementale, cette opération vise à préserver un maximum de poissons migrateurs, et aussi de mammifères, comme la loutre ou les chauves-souris... L'objectif à horizon trois ou quatre ans, sur cette partie finistérienne du canal, est de construire six nouveau dispositifs piscicole multi-espèces et 15 dispositifs spécifiques pour les anguilles.
L'opération Onde d'automne permet aussi d'apprécier le nombre de poissons présents dans l'Aulne. Pour ce qui est du saumon, l'année 2023 ne restera pas dans les annales, puisque seulement 200 individus ont été comptés. En 2020, ils étaient plus de 700 ! « En revanche, pour les aloses, nous sommes à plus de 4 000 individus ce qui en fait la meilleure année depuis 2010 et l'installation du matériel numérique de comptage ! » L'opération Onde d'automne doit encore se poursuivre pour quelques jours... Du moins, si les débits de l'Aulne le permettent !
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