La réforme de l'audiovisuel public dans l’arène parlementaire
La réforme de l'audiovisuel est examinée par les députés lundi 30 juin et mardi 1er juillet. Elle prévoit de créer une holding, France Médias, qui superviserait les médias publics. Leurs syndicats multiplient les appels à la grève.
Maison de Radio France, Paris, le 27 juin 2025. Clément Martin / Hans Lucas.Maintes fois repoussée, la réforme de l'audiovisuel n’est pas assurée de passer à ce stade. Elle est débattue à partir de lundi 30 juin mais il n’est pas dit qu'elle puisse être votée dans le temps imparti, théoriquement jusqu'au mardi 1er juillet.
Enjeu politique
C’est une épreuve du feu pour Rachida Dati. La ministre de la Culture n'a eu de cesse de soutenir la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre). Le texte prévoit de créer une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l'Ina, sous l'autorité d'un président-directeur général.
Les débats commenceront par l'examen d'une motion de rejet déposée par les écologistes. Si elle est repoussée, Rachida Dati devra affronter une véritable guérilla parlementaire : 935 amendements ont été déposés.
Opposition syndicale
Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l'audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi 26 juin. Ils jugent le projet "extrêmement dangereux", tant pour l'avenir des salariés que pour l'indépendance de l'information. A France Télévisions et l'Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi 30 juin.
La ministre de la culture appelle à “rassembler les forces” et adopter "une stratégie cohérente et coordonnée". La réforme, si elle aboutissait, serait un des rares trophées dont Rachida Dati pourrait se prévaloir, alors qu'elle ambitionne de ravir la mairie de Paris à la gauche en mars.
Divisions partisanes
Dans cette bataille parlementaire, la mobilisation de la coalition gouvernementale est incertaine, un député du socle commun confiant un certain malaise.
Le RN lui, est "plutôt partisan de s'abstenir sur cette réforme", a affirmé son vice-président, Sébastien Chenu. Le parti est favorable à une privatisation partielle de l'audiovisuel public.




