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RCF ​La Possonnière : le problème irrésolu des nappes polluées
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​La Possonnière : le problème irrésolu des nappes polluées

Un article rédigé par Marie Blatier avec Marion Bastit - RCF Anjou,  -  Modifié le 15 janvier 2018
Treize ans après sa disparition, une usine de traitement des métaux continue de polluer les eaux souterraines d'une commune de Maine-et-Loire.
L'usine SAIts désaffectée à La Possonnière - Le Courrier de l'Ouest L'usine SAIts désaffectée à La Possonnière - Le Courrier de l'Ouest

Les résultats des derniers prélèvements effectués dans une trentaine de puits du village de l'Alleud, sur la commune de la Possonnière au sud-ouest d'Angers, sont alarmants. Datant d'octobre dernier, ils révèlent une très forte pollution des sols et des eaux souterraines. Les habitants, convoqués lors d'une réunion publique vendredi dernier, ont fait part de leur inquiétude.

De l'eau de plus en plus polluée

Depuis le départ de l'usine SAITS de traitement et de revêtement de métaux de La Possonnière, le taux de solvants chlorés dans les eaux souterraines ne diminue pas. Au contraire, il a même augmenté en aval de l'usine. Cette évolution, déjà constatée en juin dernier, a poussé le maire de la commune à interdire l'usage de l'eau des douze puits les plus proches de l'ancien site industriel. Il est également interdit d'utiliser l'eau d'une vingtaine de puits périphériques pour la cuisine ou la toilette.
 

La dépollution du site coûte trop cher

Les riverains sont surtout inquiets vis à vis de l'avenir du site. Il vient d'être racheté par Masara, une société immobilière angevine. Depuis la faillite de l'usine SAITS en 2004, le site n'a jamais été dépollué et selon Rémi Bennevialle, président de l'association des riverains de l'usine, il ne le sera pas prochainement : « Ce n'est pas le repreneur avec ses faibles moyens et son capital de 1000 euros qui va pouvoir le faire. Rendez-vous compte, c'est rien du tout, alors que la dépollution du site est chiffrée à 2 voir 3 millions d'euros », s'insurge-t-il. Selon lui, l'Etat aurait dû empêcher la vente de la friche à cette société. « Impossible, répond, Pascal Gauci, secrétaire général de la préfecture, l'Etat avait l'obligation d'informer les acquéreurs potentiels de la situation mais juridiquement, il ne pouvait pas s'opposer à la vente. »

Le rôle de la mairie

La mairie de La Possonière, elle, aurait pu s'opposer à la vente du site pollué en rachetant le terrain, selon le maire Jacques Genevois. « Ce n'est pas le coût d'achat – 10 000 euros – qui posait problème, raconte-t-il, mais les coûts de dépollution et les coûts de déconstruction en plus, qui sont évalués à 600 000 euros ». Pas supportable pour une commune de 2500 habitants, se justifie-t-il. Aujourd'hui, la dépollution dépend donc du bon vouloir de l'acquéreur, Masara. Ce dernier se montre discret pour l'instant. Invité par la préfecture, il n'est pas venu assisté à la réunion publique de vendredi. Pourtant, dépolluer le site semble indispensable, pour l'environnement, pour la santé des habitants et également pour les futures activités économiques. Au vu de l'état actuel des sols, même le stockage est interdit.

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