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​"La pluralité des cultures fait-elle obstacle à l’unité du genre humain ?"

RCF,  - Modifié le 24 juin 2019
Une question posée aux candidats du baccalauréat, lors de l'épreuve de philosophie.
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A cette question posée cette année aux candidats à l’épreuve du bac de philo, un de mes correspondants sur Facebook répondait : "la pluralité des cultures est magnifique tant qu’aucune ne cherche à s’imposer aux autres...". Pardon à cet ami virtuel s’il entend cette chronique mais voilà bien la réponse typique de notre époque, que l’on qualifie pour les plus lettrés de pensée bisounours.

Car, qui peut raisonnablement poser le principe que les cultures peuvent cohabiter les unes à côté des autres sans chercher, par influence, à prendre l’ascendant ? On peut toujours rêver à une humanité en silos où les modes de vies seraient totalement étanches et où il n’y aurait ni cause ni conséquences... et le risque serait alors qu’en essayant de forcer le réel pour le rendre conforme à cette idéologie lénifiante, on ne construise un monde proprement cauchemardesque!

Quelle culture renoncerait en effet à proposer sa manière d’envisager le monde, dès lors qu’elle croit en elle et pense porter un progrès possible pour le bien ? Lequel d’entre nous renoncerait-il à chercher à convaincre son proche du bien-fondé de sa vision du monde ?

Depuis Babel, les langues se disputent la prééminence, les cultures se jugent et se disputent par les armes ou par l’or, par l’histoire ou par les arts... on peut le regretter ou s’en réjouir mais on doit le constater. D’aucuns ont même pensé qu’une culture chrétienne pourrait prendre l’avantage, ou, à défaut, être utilisée comme rempart contre d’autres cultures, nécessairement barbares... C’est réduire l’Evangile à bien peu de choses : une idée parmi d’autres, un épisode culturel au milieu des tumultes des siècles...

Plutôt que de culture chrétienne, si nous parlions de "Révélation chrétienne" ? Il ne s’agit pas d’ériger une super-culture qui aurait pour vocation de dominer toutes les autres… Mais de témoigner d’une Révélation qui, rencontrant les différentes cultures humaines, y portant l’Evangile, s’y enfouit et les transfigure.

De même qu’aucun homme ne nait chrétien, et qu’ainsi nous sommes tous nés païens, nous devenons chrétiens par le baptême. Sa nature est alors transfigurée par le baptême : la lumière de la foi vient éclairer sa vie en lui révélant qui il est, en le mettant face à sa mission dans le monde. De même pour la culture : elle jaillit parfois du fond des âges, et se laisse ou pas visiter par l’Evangile, se laisse ou pas éclairer par lui.

La grande question pour chaque disciple du Christ devient alors : comment porter aux différentes cultures, cette lumière évangélique qui nous place tous à égalité, homme ou femme, juif ou païen, esclave ou homme libre, devant la promesse du salut ?
La pluralité des cultures que nul ne peut nier et que seuls les fous veulent combattre ne peut être vécue sans cet Esprit de Pentecôte qui n’a jamais supprimé la diversité des langues mais donné à chacun de comprendre dans sa langue maternel l’Evangile du salut.

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