"La méditerranée doit être une mer d’espérance" pour le cardinal Lopez Romero, archevêque de Rabat
Depuis le début de la semaine, 70 évêques et 70 jeunes du pourtour méditerranéen sont à Marseille à l'occasion des Rencontres méditerranéennes. Le pape François lui-même viendra à la session de clôture samedi. Pour le cardinal Lopez Romero, archevêque de Rabat au Maroc, ce grand rassemblement est l'occasion de renforcer l'unité des hommes et des femmes qui font la richesse et la diversité du bassin méditerranéen.
La Méditerranée « Mosaïque d’espérance » c’est le thème des rencontres méditerranéennes à Marseille. Depuis 3 jours, 70 jeunes chrétiens, juifs, musulmans de 25 pays des 5 rives de la Mare Nostrum, sont réunis pour réfléchir aux défis qui traversent leur horizon commun : la paix, l’écologie et le dialogue interreligieux.
Ils ont été rejoints ce jeudi par 70 évêques d’Afrique du nord, du Moyen-Orient, de Mer Noire, des Balkans et des rives latines de la Méditerranée. Parmi eux le cardinal archevêque de Rabat, Mgr Cristobal Lopez Romero. Pour lui, "la méditerranée doit être une mer d’espérance. Cette vertu chrétienne doit émerger ici, c’est l’objectif de cette rencontre ici à Marseille".
Il y a beaucoup d’identités différentes mais tous nous appartenons à la Méditerranée juifs, chrétiens, musulmans.
Travailler à l’unité de la Méditerranée ?
Le cardinal Lopez Romero l’affirme, les évêques réunis avec les jeunes à Marseille ont un rôle à jouer sur le plan politique, économique, écologique, spirituel pour la paix. "Nous devons collaborer à la prise de conscience de notre identité méditerranéenne malgré la pluralité des réalités de notre région. Notre identité s’est formée à partir de beaucoup d’appartenances. Il y a beaucoup d’identités différentes mais tous nous appartenons à la Méditerranée juifs, chrétiens musulmans."
Pour l’archevêque de Rabat, les Rencontres méditerranéennes ont vocation à "faire grandir cette conscience qu’on fait parti d’un corps, d’un bassin qui nous uni et nous ne sépare pas. L’Eglise doit l’encourager pour construire des mesures culturelles, sociales politiques, économiques …"
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Le phénomène migratoire est complexe mais on ne peut pas avoir un cœur endurcit
A Marseille, les évêques et les jeunes vont préparer un document d’une dizaine de pages qu’ils vont présenter au pape samedi. Parmi les sujets de discussion ici à Marseille, la question des migrants qui meurent en tentant de traverser la Méditerranée est central. Le cardinal Lopez Romero est intransigeant : "Ça me fait mal au cœur de voir des chrétiens qui refusent des personnes qui sont nos frères et nos sœurs. Le phénomène migratoire est complexe mais on ne peut pas avoir un cœur endurcit. Ça ce n’est pas chrétien. Il y a des personnes qui vont à la messe qui communient et qui refusent des personnes en détresse. Ça me fait mal au cœur…"
Ça me fait mal au cœur de voir des chrétiens qui refusent des personnes qui sont nos frères et nos sœurs.
Les rencontres méditerranéennes, un travail pour l’humanité toute entière
Les enjeux qui traversent la Méditerranée sont communs à toute l’humanité. Le cardinal Lopez Romero souhaite que les rencontres méditerranéennes "servent d’exemple pour le monde entier, pour l’unité et la paix de l’humanité." Une unité dans la diversité : "le fait que nous soyons ici très différents ça donne de la valeur à nos efforts… nous n’avons pas encore réussi mais nous faisons des efforts nous somme sur le chemin… il ne faut pas oublier qu’un chemin de 10 000 kilomètres commence par le premier pas " admet l'archevêque de Rabat.
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