La maison Emmanuelle Ajon : porte d'entrée sur la société française

La maison Emmanuelle Ajon est une grande maison d’habitation située dans le quartier de la gare, rue Eugène Leroy. Elle regroupe 24 mineurs non accompagnés (MNA). Sa vocation est d’abord d’accueillir et de redonner confiance aux personnes qui arrivent.

« On est la porte d’entrée sur la société française, » explique Rabah Boucif, directeur de la maison.

« Ce que je communique à mes équipes, c’est que les jeunes vont avoir la relation à la France en fonction de la relation qu’ils rencontrent avec nous, donc on ne doit pas se louper. »

Le premier objectif de la maison Emmanuelle Ajon est de sécuriser l’accueil des jeunes. Après les parcours traumatisants qu’ils ont vécu, c’est d’abord ici la garantie d’une protection. Ousmane Souma,17 ans, est originaire de Guinée Conakri. Il en est reconnaissant.

« J’ai eu un parcours qui n’a pas été facile, mais grâce à Dieu, aujourd’hui je suis en France. Je suis dans la main des associations. Aujourd’hui je m’en sors bien et les mots me manquent pour exprimer combien ces gens-là s’occupent de nous ; vraiment ça me va directement au coeur. Je suis très content et je voudrais aussi faire le bac pro, pour pouvoir m’intégrer, pour pouvoir réaliser mes rêves. »

L’intégration, maître-mot du dispositif qui témoigne de l’orientation politique socialiste du Conseil Départemental, financeur du dispositif.

« Ce que nous portons et que nous défendons au-delà de l’inauguration d’un bâtiment, ce sont des valeurs de gauche  qui sont des valeurs fondées sur l’humanisme, sur l’accueil que doit avoir la République française, » explique le Président de la collectivité Jean-Luc Gleyze.

« La France a toujours été un pays d’accord, il n’y a pas de raison qu’elle ne le soit plus. »

La maison Emmanuelle Ajon  fonctionne avec 17 professionnels éducateurs, infirmières, psychologues... Elle est financée à hauteur de 110 euros par jeune et par jour.

Cette structure représente le premier volet du dispositif R d’accueil mis en place par l’association Rénovation. Après le foyer d’urgence, les jeunes peuvent aller vivre en appartement accompagnés d’éducateurs (en semi autonomie) - 16 sont dans ce cas - puis en autonomie quasi-complète dans des appartements avec la visite régulière d’éducateurs. Cela concerne 48 jeunes.