La joie de peindre : un hommage à Claude Collignon au Musée Ducal de Bouillon
Jusqu’au 4 janvier 2026, le Musée Ducal de Bouillon rend hommage à Claude Collignon (1937–2010) à l’occasion du 15ème anniversaire de sa disparition. Une trentaine de toiles y célèbrent la lumière, la sincérité et la joie de peindre de cet artiste ardennais profondément attaché à sa terre natale.
©Musée ducal de BouillonNé à Bouillon le 29 mai 1937, Claude Collignon apprend d’abord le métier de tapissier-décorateur à Liège avant de revenir s’installer dans sa ville en 1962. Enseignant à l’Institut technique de Libramont pendant vingt ans, il consacre parallèlement sa vie à la peinture, qu’il aborde avec une curiosité insatiable et une sincérité désarmante.
Autodidacte, il trouve ses maîtres dans la proximité : Albert Raty, ami de ses parents, Pierre Clouet, son parrain de peinture, et Guillaume Edeline, son ancien professeur. Tous l’encouragent avec le même mot d’ordre : « C’est bien, mais travaille encore ! » Une exigence qu’il fera sienne, développant un style libre et lumineux, empreint de lyrisme et de joie de vivre.
Son travail est rapidement remarqué : en 1979, il reçoit le Prix Marie Howet, récompense prestigieuse qui salue la vigueur de sa jeune peinture. Présenté alors comme l’un des talents prometteurs de la peinture luxembourgeoise.
Une œuvre de lumière et de sincérité
L’exposition explore les multiples facettes de cet artiste discret et généreux. Une trentaine d’œuvres, pour beaucoup inédites, retracent son parcours à travers les lieux qui l’ont inspiré : l’Ardenne, la Flandre et la Bretagne.
Le parcours débute au cœur de sa terre natale, la vallée de la Semois, où la nature occupe une place centrale. L’arbre, motif récurrent dans son œuvre, devient ici un symbole de force et de continuité. On y ressent la même affection que celle qu’il portait à ses amis et à sa région.
Le visiteur découvre ensuite ses toiles flamandes, où les vibrations colorées se font plus audacieuses, témoignant de son attrait pour les villes du Nord et de son goût du mouvement. Enfin, la dernière partie du parcours conduit vers les paysages bretons où la mer et le ciel semblent dialoguer.
Un héritage
Sous l’apparente simplicité de sa peinture se cache une œuvre poétique, dépaysante et profondément humaine. Collignon a peint avec la jubilation d’un enfant, sans jamais se départir de cette curiosité joyeuse qui le caractérisait. Le musée propose une lecture sensible de son travail, replacée dans l’histoire de l’École de Vresse, mouvement auquel il est associé.
Grâce aux prêts de collectionneurs privés et aux œuvres issues de son atelier, cette exposition offre un regard renouvelé sur son parcours. Un catalogue illustré accompagne la visite, permettant de redécouvrir la contribution de cet artiste à la vitalité de la peinture ardennaise.
La joie de peindre est un retour à l’essence même de l’acte créatif chez Claude Collignon. Bouillon lui rend ici un hommage sincère, à la mesure de ce qu’il a laissé : une œuvre habitée par la lumière, la couleur et la générosité du regard.


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