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La guerre des mondes
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La guerre des mondes

Un article rédigé par Claude Boussard - RCF Loiret,  -  Modifié le 30 novembre 2021

Claude Boussard, petit producteur indépendant, bonjour.

Pendant que le monde d’origine européenne, disons occidental pour faire court, est confronté à la critique agressive  menée par les tenants de la Cancel culture, les offensés, les racisés, les Wokes, qui veulent remettre en cause sa culture, l’empire chinois se porte bien, lui, et l’humanité va mal, merci.

© Pixabay / niekverlaan © Pixabay / niekverlaan

A entendre ces gentils offensés, le monde occidental ne se serait construit que sur une exploitation éhontée des minorités. Ce n’est pas totalement faux. Mais de là à contester que la France est millénaire ! Mais si, nous disent-ils, elle est bien plus âgée que cela. Sinon ce serait faire injure aux habitants de la préhistoire. Les Etats Unis fêtent leur quatrième centenaire ! Quelle folie ! C’est vrai,  il y avait des habitants avant les colons anglais et français, et  de plus, il ne faudrait pas oublier que les récents arrivants ont des droits sur les colons européens au titre de leur antériorité de minorités opprimées de par le monde et les siècles passés, voir les millénaires. N’est-ce pas Lucy ?

 Même si les nouveaux arrivants ont été plutôt bien accueillis au Québec cela ne dédouane pas pour autant les européens des massacres de populations sur les deux Amériques.

Les « Réveillés » ajoutent que ce ne serait  pas parce que l’Europe était puissante et développée qu’elle est partie à la conquête du monde. Non, bien sûr ! C’est l’inverse. C’est parce qu’elle a « pillé » le monde qu’elle est devenue puissante. Elle a pillé le trésor des Incas avant de découvrir l’Amérique ! L’héritage de la civilisation grecque et du judéo-christianisme est à jeter aux oubliettes. Pour être honnête, l’Europe a commis plusieurs vilaines actions, mais disons qu’elle ne fut pas la seule et qu’elle est en bonne compagnie au palmarès des massacreurs.

Autre remarque : qui sont ces Français qui prétendent demander à quiconque s’établissant dans leur pays, d’en adopter la langue et les mœurs ? Insupportable domination coloniale ! L’Europe serait restée fondamentalement colonialiste et il appartiendrait  aux nouveaux arrivants de la décoloniser. Le blanc est intrinsèquement raciste, quoiqu’il fasse dès sa naissance. Et il faut que cela se sache !

On est prié d’oublier les grands principes qui ont animé les fondateurs de la République, dont celui de l’assimilation au titre de l’universalisme, d’ailleurs,  en voie d’abandon. C’est comme chez Mac Donald « Venez comme vous êtes » et ajoutons, restez-le. L’intégration et  l’inclusion sont de rigueurs. Pas l’assimilation, que Monsieur Erdogan, ce grand démocrate, qualifiait lors d’une manifestation de turcs en France, drapeaux rouges au croissant déployés, de crime contre l’humanité. Il ajoutait « utilisez le droit que la France vous donne, prenez un passeport français, mais demeurez turcs. ». Intégrés, juste au minimum pour les droits oui, mais pas assimilés. On ne peut pas dire mieux.

Nous sommes priés d’oublier la Communauté Française pour passer au communautarisme, ce qui ne gêne pas les anglo-saxons et quelques autres pays européens.

Même, ils vont plus loin, le silence des occidentaux est de fait une manifestation sournoise du colonialisme. Telle professeure newyorkaise, surprise en train de dormir pendant une rencontre de travail sur Zoom, consacrée à l’antiracisme, qui fut la victime d’une pétition de plus de deux mille signatures réclamant son licenciement.

Une université aussi prestigieuse que celle de Los Angeles, invite ses étudiants de première année à se soumettre à des tests pour dépister leurs préjugés de blancs. Docteur, cela se soigne la « blanchité » ?

Woke, soyez Woke, vous dis-je. Le silence n’est plus d’or. Il faut parler, avouer, reconnaitre, se repentir. Je ne désespère pas que les fêtes nationales soient converties en célébrations Woke.  Et surtout soyons jugés en fonctions des actions de nos ancêtres, à la lumière du présent. En cherchant bien, ils ont tous quelque chose à se reprocher. Colbert et le code noir, Voltaire et ses actions dans les compagnies qui pratiquaient la traite des esclaves, Jules Ferry, horrible colonisateur, Jefferson, un des auteurs de la déclaration de Droits de l’Homme, esclavagiste. Et sans oublier, Washington, qui lui aussi avait des faiblesses coupables envers les possesseurs d’esclaves. Même Churchill. On aussi brulé Lucky Luke et Astérix au Canada anglais. Schœlcher, qui a lutté pour l’abolition de l’esclavage en Martinique, a été déboulonné, au prétexte qu’on aurait plutôt dû ériger une statue à l’esclave noir qui est à l’origine de la révolte. Pousse ta statue que je mette la mienne. Pourquoi pas les deux côte à côte dans un geste d’unité fraternelle ?

Quand on dit ce n’est pas noir ou blanc, eh bien si,  il faut oublier le blanc. Peut –être également devrions-nous copier le New York Times qui écrit Black avec un B majuscule. Us to-day et le Los Angeles Times ont emboité le pas.

Et pendant ce temps les glaciers fondent et le niveau de la mer monte. « Quand la mer monte, j’ai honte » chantait en son temps Jean-Claude Darnal. Quel visionnaire !

Et pendant ce temps-là, que fait la Chine ? Elle monte aussi. Mais cela fait longtemps que Bouddha est « Eveillé », pardon Woke.

 La Chine, dont je ne vente surtout pas le régime politique ne se fracture pas elle-même. Elle a un autre objectif, la Chine. C’est son développement économique, politique et stratégique, et la domination économique pour 2049. Pendant que l’Occident se repend, la Chine se répand à travers le monde. Et cela vaut bien d’oublier la pollution. Eternel problème des démocraties face aux dictatures.

(En aparté, il faudrait expliquer aux Indiens comment faire sans le charbon, pour se développer comme nous l’avons fait. Cela me fait penser aux automobilistes sanctionnés pour un excès de vitesse, qui hurlent à l’injustice alors que d’autres qui ont fait bien pire ne l’ont pas été.)

Alors, à propos de Réveil, on pourrait peut-être s’occuper vraiment de la planète, qui est comme on le sait, à ce jour, le seul lieu habitable dans l’univers, lutter contre la misère, et, sans souci de « wokisme » , préserver la démocratie, qui, disait Churchill, est « le pire des régimes, à l’exception de tous les autres. »

Jésus avait dit « on ne peut servir deux maîtres à la fois ». J’ai bien l’impression que nous avons choisi l’argent. Là, oui, il conviendrait de se repentir et de corriger notre action.

  J’ai écrit cette chronique après la lecture du livre de Mathieu Bock-Côté, sociologue et essayiste  québécois, « La  Révolution racialiste ». Ce livre nous réveille .Aux Presses de la Cité, 238 pages, 20 euros.

 Et là, cela vaut la peine de se réveiller

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