La Grande-Motte célèbre saint Augustin et les 50 ans de son église visionnaire

Une célébration à la croisée de l’histoire et de la foi

Dimanche 31 août, l’église Saint-Augustin de La Grande-Motte vivra un temps fort. En présence du cardinal François-Xavier Bustillo, évêque d'Ajaccio, et de Mgr Norbert Turini, archevêque de Montpellier, la communauté paroissiale honorera son saint patron. Mais l’événement prend cette année une dimension particulière : l’édifice fête le cinquantenaire de la pose de sa première pierre, en juillet 1975.

Un projet architectural visionnaire

Pensée par l’architecte Jean Balladur, créateur de La Grande-Motte, l’église Saint-Augustin est un témoignage d’audace. Dans un climat de controverses, Balladur rêvait la cité balnéaire comme le théâtre d’un art de vivre. Ses lignes paraboliques et elliptiques, son chœur ouvert sur l’extérieur, ou encore la silhouette atypique de son clocher traduisent cette vision. Un jeu d’espaces ingénieux qui, malgré des dimensions modestes, donne à l’église une grande capacité d’accueil.

Un patrimoine artistique et spirituel exceptionnel

L’église abrite un riche ensemble artistique : le bas-relief de Marius Theulon représentant saint Augustin, les panneaux de céramique de Gabriel Mutte, les vitraux de Jacques Loire, ou encore le mobilier liturgique forgé par Jean-Jacques Bris. Le clocher abrite deux cloches emblématiques : l’une du XVIIe siècle provenant de la cathédrale de Nîmes, et “Maria Monica”, installée en 2014 pour le 40e anniversaire de la ville.

Au cœur du sanctuaire, l’autel conserve les reliques des saintes martyres Félicité et Perpétue. On y trouve également un document d’une valeur spirituelle unique : le testament de dom Christian de Chergé, prieur de Tibhirine, assassiné en 1996, confié par sa famille à la paroisse.

Une procession tournée vers la mer

Chaque dernier dimanche d’août, la statue de saint Augustin sort en procession. Portée par les fidèles, elle gagne les flots méditerranéens pour bénir les embarcations et honorer la mémoire des marins disparus. Cette tradition, profondément enracinée, montre bien la vitalité spirituelle et la dimension fraternelle de la paroisse.

Une utopie devenue réalité

Un demi-siècle après sa fondation, La Grande-Motte et son église Saint-Augustin incarnent toujours cette utopie fraternelle, née dans un contexte de tensions et marquée par la solidarité. Le cinquantenaire de la première pierre vient ainsi rappeler combien la foi, l’art et l’histoire s’entrelacent pour façonner l’identité d’une communauté.