La Grande Mosquée de Paris fête ses 100 ans
Chaque vendredi, le PressClub revient sur les sujets qui ont fait l’actualité dans la semaine. Une heure d’échanges avec des journalistes, invités pour décrypter l’actualité. Ce vendredi 21 octobre 2022, c’est Jean-Marie Guénois, rédacteur en chef au Figaro en charge des religions et son confrère Gauthier Vaillant, chef adjoint du service France de La Croix, qui étaient à l’antenne.
Le centenaire de la Grande Mosquée de Paris
Le mercredi 19 octobre 2022, la célèbre Mosquée de Paris célébrait ses 100 ans. Construite au cœur de la capitale pour rendre hommage aux combattants musulmans de la Grande Guerre, elle a eu un rôle géostratégique en Europe. Mais avec le temps, la mosquée est devenue un lieu emblématique de l’islam en France. C'est en 1983 que le monument est classé à l’inventaire des monuments historique, avec son style hispano-mauresque, ses jardins et patios à l’andalouse et son minaret de 33 mètres de haut. Aujourd'hui, ce lieu de culte est un lieu universel et fédérateur pour les musulmans de France. Emmanuel Macron a participé à la cérémonie et a dévoilé une plaque marquant la "reconnaissance" de la République pour ses soldats musulmans. Il a ensuite salué l’action du recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, à qui il a remis les insignes d’officier de la Légion d’honneur.
Cependant, Jean-Marie Guénois pointe du doigt des problèmes soulevés par cette décoration. Le recteur de la GMP avait pris position pour Emmanuel Macron pendant l'entre-deux-tours. Le journaliste souligne que le CFCM est en crise, et que le président de la République et le recteur y sont pour quelque chose, puisqu'ils ont "contribué à la destructuration du Conseil". Chems-Eddine Hafiz est d'obédience algérienne, "or il y a des gens de partout. Quand on néglige des représentants, aux extrêmes le pire se produit. En privilégiant la GMP, le gouvernement a mis la main sur l'organisation de l'islam de France", souligne le journaliste.
Si "en vitrine, le recteur est irréprochable, il ne représente qu'une petite partie des musulmans". La médaille risque d'accentuer la rupture entre des franches de l'islam, selon Jean-Marie Guénois. Il s'agit de composer avec la montée des radicaux, d'autant qu'il y a eu une "sorte de normalisation d’un islam très orthodoxe, très identitaire, que les instances n’arrivent pas à contrôler". Pour que la loi d'août 2021 sur le séparatisme soit efficiente, il faut que tous les représentants de l’islam s'associent.
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