La fondation Notre-Dame revient sur les suites de l'incendie
L’incendie qui a ravagé la Cathédrale Notre-Dame de Paris suscite une émotion mondiale et un élan de générosité exceptionnel avec des centaines de millions d’euros de dons… Il y a aussi les initiatives d’un autre ordre comme celle d’un tailleur de pierre argentin qui propose son aide, de nombreux propriétaire terriens qui veulent offrir leurs arbres pour la charpente, ou encore celle d’un joaillier espagnol qui aimerait créer des bijoux à partir des débris de la cathédrale. Une mobilisation hors du commun qui suscite quelques réactions. On en parle avec notre invité, Christophe Rousselot, délégué général de la fondation Notre-Dame
C’est un élan de générosité inédit pour la cathédrale Notre-Dame de Paris ?
"L’élan est vraiment mondial et donc nous n’avons jamais vécu un épisode pareil tant pour la cathédrale que pour d’autres causes qui peuvent nous être chères. Donc nous voyons depuis mercredi un élan considérable par tous moyens possibles venant du pays, de Paris de province, mais de tous pays dans le monde aussi, de Corée du Sud, du Brésil de Russie, des Etats-Unis, de quelques pays en Europe aussi. Cette générosité est très frappante et montre à quel point Notre-Dame on en connaissait son rayonnement, mais je crois que personne n’avait vérifié à quel point elle pouvait toucher."
En ce qui concerne les dons financiers, on parle de plusieurs centaines de millions d’euros, vous appelez un peu à la prudence avec la fondation Notre-Dame pour éviter que les dons ne partent dans tous les sens. C’est important que les dons soient un peu ciblés ?
"Les pouvoir publics ont labellisé quatre entités dont la fondation Notre-Dame pour recevoir les dons. Toutes les cagnottes privées qui aujourd’hui font florès sur la toile, à partir de sociétés privées qui je n’en doute pas reverseront les dons pour la cathédrale, sont susceptibles de prendre des marges confortables prélevées sur les dons, et les donateurs n’en ont pas forcément conscience. Et donc c’est pour cela que nous invitons notamment tous les chrétiens, les catholiques, à préférer le don à fonds Notre-Dame plutôt qu’à ces cagnottes privées qui peuvent être suspectes parfois."
Christophe Rousselot, est-ce que vous comprenez la polémique qui est en train de naître au sujet de cet élan de générosité alors que dans le même temps des associations de solidarité peinent à recueillir des dons pour des personnes qui son en difficulté ?
"Effectivement c’est une question de bon sens, quand on voit autant de centaines de millions arriver tout d’un coup pour un bâtiment… Ce sont des pierres. Ce sont des pierres saintes, mais ce sont des pierres. Donc nous comprenons tout à fait que la question de la dimension sociale soit posée aussi. Il faut se rappeler que Saint-Landry, c’est un évêque du VIIème siècle, quand il a contribué à construire la cathédrale, et bien il a aussi construit l’Hôtel Dieu juste à côté. Donc les œuvres sociales sont indissociables de la construction d’un édifice religieux. Et la fondation Notre-Dame elle-même a pour vocation, tel que l’avait voulu le cardinal Lustiger, d’aider les personnes en situation de difficulté sociale, et le fait qu’elle s’occupe de la cathédrale n’a aucun caractère d’exclusivité, et d’autres collectes que nous faisons vont permettre de continuer à s’occuper de personnes qui en ont besoin."
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