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La Foire européenne de Strasbourg poursuit sa croissance

La Foire européenne de Strasbourg poursuit sa croissance

Un article rédigé par RCF Alsace - RCF Alsace, le 16 septembre 2025 - Modifié le 16 septembre 2025
Focus en AlsaceFoire européenne de Strasbourg : " on a réussi à redynamiser l'événement"

Pour la 3e année consécutive, la foire européenne de Strasbourg enregistre une croissance de visiteurs et d'exposants. Un phénomène économique post-covid qui permet de vérifier les nouvelles tendances de modes de consommation. 

Foire européenne de Strasbourg / DRFoire européenne de Strasbourg / DR

La Foire européenne de Strasbourg maintient sa dynamique de croissance. Les chiffres de la 93e édition de 2025 le confirment, avec 139 998 visiteurs, soit 6 000 de plus que l’an passé. 

24% de visiteurs supplémentaires en 3 ans

 "En quatre éditions, la Foire a gagné près de 28 000 visiteurs supplémentaires, soit une croissance de plus de 24 % depuis 2022", explique Strasbourg Events - la société d’économie mixte détenue par la Ville, l’EMS et le groupe GL Events qui organise l'événement. Une progression "nette et continue" depuis la reprise post-covid.

L'édition de 2022 partait en effet de loin, avec  20 000 visiteurs de moins que les éditions précédant les confinements de 2020 et 2021. Un désastre pour cette foire née en 2025, qui s'annonçait en réalité depuis des décennies. 

Réinventer le concept des foires

"Les foires ont connu des années compliquées, résume Arnaud Gagnepain, le directeur de la foire qui a repris le bateau en péril il y a 3 ans. Avant le Covid, le digital est arrivé permettant d'acheter une maison, une voiture et tout ce que vous souhaitez assis sur votre canapé avec votre téléphone. C'était une première évolution où les foires ont dû s'adapter. Le Covid n'a fait qu'accélérer le phénomène. Il y avait également un manque de festivités dans les dernières années, où on ne retrouvait pas forcément d'animations. Donc si on n'avait pas d'acte d'achat pensé ou souhaité ou de renseignements auprès de professionnels à faire, pas besoin d'aller sur les foires. " 

Le Covid n'a fait qu'accélérer le phénomène de mort des foires. 

Le directeur qui est par ailleurs officier réserviste dans l'armée de terre a donc pris le taureau par les cornes et est allé convaincre les exposants de revenir en nombre. Un argumentaire en réalité peu difficile tant la plupart des artisans sont attachés à ce moment commercial fort en ce début d'année. La mayonnaise prend alors immédiatement. Les exposants sont passés de 332 en 2022 à 457 en 2023, puis à 529 en 2024, et enfin à 552 cette année. 

L'enjeu est alors de développer des animations en marge des stands. "Notre travail, c'est d'arriver à recréer ce lien humain que vous n'aviez plus au sortir du confinement." Depuis l'an dernier, la foire ouvre ses portes en soirée de manière gratuite pour des after-work divers, allant des parcours sportifs ou des concerts. Pari réussi. 

"On a fait des études sociologiques de nos visiteurs. C'est important pour nous de savoir quelle est l'évolution en 2022, poursuit Arnaud Gagnepain. Nous avions un petit peu plus de 60 % du visitorat qui étaient des personnes en fin d'activité, de type senior. On a refait la même étude en 2024 et nous avons eu la grande surprise, mais aussi la joie, de découvrir que nous avions 25 % de nos visiteurs qui avaient entre 18 et 30 ans. 25 % de nos visiteurs avaient entre 30 ans et 45 ans, 25 % de nos visitorat entre 40 et 55 et 25 %  qui avaient plus de 55."

L'habitat, champion des ventes

Côté tendance d'achat, les exposants notent une diminution de l'achat plaisir spontané, récession oblige. En revanche, les artisans liés au secteur de l'habitat et de la rénovation témoignent d'une  croissance à deux chiffres depuis 2022. Arnaud Gagnepain y voit là une conséquence du confinement. "On s'est rendu compte que notre lieu d'habitation, notre milieu de vie dans lequel auparavant on se contentait finalement d'en partir le matin et de rentrer le soir, est extrêmement important et confortable."

Quant aux exposants, ils semblent rentrer dans leurs frais, à l'instar de Steven, qui vend des jardins bien-être et dont le stand est présent pour la 3e année consécutive. "Nous cherchons surtout des prises de contact. Comme nous sommes locaux, les gens reviennent en magasin ou l'année suivante, lorsqu'il sont prêts à passer à l'achat. La concurrence reste forte sur la foire car les gens sur la foire vont vouloir effectuer un achat au plus bas. Il y a plus de négociations qu'en magasins.

Le pari de la visibilité pour les commerçants et les producteurs

Même si Yann Van Reen trouve "très chère" la location du stand, cela n'empêche pas ce fleuriste de revenir tous les ans depuis deux décennies et d'affirmer que la foire est rentable. "Cela me permet de fidéliser la clientèle française. Chaque année, les clients reviennent et me cherchent. Malgré l'installation de la foire au Parc des expositions, ils retrouvent leurs repères."

D'autres ne paient pas leur place. C'est le cas pour David Yung, responsable du stand de la coopérative "Bienvenue à la ferme" qui regroupe des coopératives agricoles sur la foire. "Ici, on n'a pas vocation de faire du profit. Nous représentons les producteurs et les produits locaux à travers des dégustations. Les producteurs voient ensuite les retombées sur l'année qui suit lors de leurs portes ouvertes, en accueillant un plus grand nombre de visiteurs." C'est la chambre d'agriculture d'Alsace qui prend en charge les frais de location.

Strasbourg Events rêve de « l’ancrage incontestable de Strasbourg dans le cercle des grandes foires de France » même si cette dernière reste modeste par rapport à la foire internationale de Marseille qui espère le passage de 300 000 visiteurs pour sa 100e édition à compter du 26 septembre. 

© RCF Alsace
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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