La foi et le coronavirus
[Dossier] La France face à l'épidémie de coronavirus - Alors que des mesures exceptionnelles ont été annoncées pour lutter contre le coronavirus, RCF vous propose un dossier spécial. Comment continuer à vivre malgré les restrictions imposées par l'État pour lutter contre le coronavirus ? Comment continuer à vivre sa foi alors que les messes et les célébrations ont été interdites ?
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Mais sous un registre un peu inhabituel puisque j’essaie d’accueillir ce qu’il suscite comme bouleversement jusque dans l’expression de notre foi. Tout d’abord et en premier lieu par notre sollicitude et notre prière pour les personnes malades affrontées à ce temps d’épreuve en leur chair. Le pape François nous a invité hier à communier ensemble dans une même prière. C’est une invitation pour chaque jour.
Mais il s’agit aussi d’écouter notre manière d’accueillir les conséquences de cette épidémie : en dépit de notre foi ? Ou avec notre foi, qui est alors conduite à une forme de purification ?
C’est cette deuxième option, j’imagine, que vous voulez approfondir avec nous ?
Cet évènement nous remet devant l’incarnation. Le Covid-19 est venu s’inviter dans toutes nos lieux de rencontre sociale, y compris nos lieux de culte, jusqu’à parfois étonner et interroger : Quel est donc le rapport entre ce virus et nos assemblées qui cherchent à vivre et se nourrir de la sainteté de Dieu ? la question est parfois posée ainsi : Dieu serait-il si atteignable que nous puissions même devoir nous protéger lors des célébrations ? ou encore de façon plus radicale : le pain consacré, devenu corps du Christ ne peut pas être atteint par le virus ! ce à quoi, je réponds bien sûr que non. Ce n’est pas le Coros du Christ qui transmet le virus mais notre salive et nous ne savons pas communier au corps du Christ en dehors de nos capacités très humaines et concrètes d’accueil pour consommer le Corps du Christ. Autrement dit par cet évènement et les limites que nous sommes amenés à poser dans nos célébrations, nous nous rappelons concrètement notre humanité. Nous nous rappelons surtout que Dieu a voulu faire avec en nous demandant de nous comporter avec responsabilité. Il ne s’agit pas ici de manquer de foi mais au contraire, de souligner combien notre foi est incarnée.
Et je voudrais aussi souligner une deuxième dimension sur lequel cette période difficile nous fait finalement approfondir notre foi en ce temps de carême : cet épisode épidémique nous remet en effet au centre de notre démarche en nous rappelant notre vulnérabilité. Nous sommes surpris de voir nos organisations si parfaites être mises à mal par un aussi petit virus. N’est-ce pas là le rappel de notre condition de vulnérabilité rappelée avec force au 1er jour du carême. « Souviens- toi que tu es poussière ». C’est une parole difficile à laquelle nous apprenons tout au long du carême à consentir, en nous laissant progressivement habiter par l’espérance d’être gardés dans le cœur de Dieu. C’est cela au fond qui doit s’inscrire dans nos cœurs, alors même que notre fragilité nous est renvoyée comme une évidence.
Concrètement, comment habiter cette espérance ?
Par la charité, et par la prière. Notre foi, si elle est incarnée , nous permet de faire monter une prière habitée de nombreux visages. Je me permets d’inviter ici les auditeurs à prier pour les malades et être proches d’eux, mais aussi à prier pour les équipes soignantes, pour les médecins que nous connaissons , pour les maires de nos communes , pour les préfets de nos départements qui se laissent bousculés pour accueillir cette nouvelle vunérabilité qui nous est révélée par le COVID 19. Dans son incarnation le Seigneur est avec nous en toutes nos épreuves, et les ouvre sur sa Vie. C’est là l’espérance qui doit nous porter en ce carême si particulier.
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