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« La fin des temps, ce n’est pas la fin du monde », affirme le père Charles Bonin

« La fin des temps, ce n’est pas la fin du monde », affirme le père Charles Bonin

Un article rédigé par Mélanie Niemiec - RCF, le 12 décembre 2025 - Modifié le 12 décembre 2025
Le Grand TémoinFaut-il avoir peur de la fin des temps ?

Le discours autour de la fin des temps prend de l'importance en raison de divers événements mondiaux qui inquiètent. Le père Charles Bonin, prêtre du diocèse de Grenoble, est l’auteur de Faut-il se préparer à la fin des temps ? Il affirme qu’il existe une différence entre la "fin des temps" et la "fin du monde". 

Père Charles Bonin © DRPère Charles Bonin © DR

Distinguer ces deux notions permet de comprendre comment la tradition catholique envisage non pas la disparition du monde, mais son accomplissement. C’est ce qui se produira lorsque le Royaume de Dieu sera pleinement établi, comme le promet l’espérance chrétienne.

La différence principale

Selon le père Charles Bonin, la fin du monde est une "réalité physique inéluctable" contrairement à la fin des temps, qui est une "réalité théologique qui fournit des signes précurseurs pour se préparer à notre destin ultime". Cette idée était très présente dans les premières communautés chrétiennes, offrant une perspective et un sens à l’existence mortelle. Les signes annonciateurs de la fin des temps incluent les guerres, les pandémies et les troubles climatiques. Au 19e siècle, la notion de la fin des temps a été associée à une pastorale focalisée sur la peur de l'enfer et le châtiment. Cette approche a été peu à peu abandonnée pour privilégier une perspective plus positive. Cependant, le père Charles Bonin regrette que la "prédication sur les fins dernières soit moins souvent évoquée", précisément parce que cette "perspective heureuse de la vision de Dieu est essentielle à notre temps".

Le livre de l’Apocalypse

Les textes apocalyptiques doivent être compris non comme un appel à craindre, mais à espérer dans un avenir marqué par la paix et la béatitude divine. "L'auteur de l'Apocalypse s'adresse aux premières communautés chrétiennes du bassin méditerranéen pour les exhorter à tenir ferme dans la foi, dans la charité et dans l'espérance", explique le père Charles Bonin. "Il souligne aussi les aspects positifs dans ces églises et pointe certains défauts, qui peuvent les amener à s'écarter du message originel du Christ", ajoute-t-il.

Cette attitude de conversion perpétuelle, elle est d'actualité, elle nous est adressée à nous, en nous souvenant d'où nous venons et où nous allons. 

Dans nos sociétés, il existe des signes de subversion, comme l'altération des normes culturelles autour de la vie et de la mort. Cela nécessite une vigilance accrue et un engagement moral. L'établissement de lois sur l'avortement et la fin de vie soulève des questions éthiques fondamentales. Pour le père Charles Bonin, "le signe le plus fort à notre époque, c'est cette culture de mort à laquelle il faut réagir par une culture de vie". Le prêtre insiste, "si nous perdons de vue la perspective de la fin des temps, nous sommes conduit dans une forme d'absurdité et d'errance". Selon lui, cela correspond "très clairement à la situation de notre monde, qui a pourtant besoin de cette ouverture bienheureuse".
 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
Le Grand Témoin
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