
La fête des voisins célèbre symboliquement ses 25 ans aujourd'hui. Au fil des années, cet événement rassembleur est devenu une sorte de tradition printanière en France, mais aussi dans une cinquantaine de pays.
La fête des voisins a été lancée en 1999 à Paris dans le 17ème arrondissement de la capitale, avec l'association "Paris d'Amis" qu'Atanase Perifan avait créée quelques années plus tôt. Le créateur de cette fête, Atanase Perifan, également adjoint au maire Les Républicains, n'imaginait absolument pas à l'époque ce que ça allait devenir.
En 25 ans, Atanase Perifan a reçu des dizaines de milliers de témoignages et de belles histoires partagées entre voisins comme des rencontres, des mariages et des amitiés nées. "Aujourd'hui, dans le mot voisinage, il y a autre chose. Ce mot peut être associé aux rencontres et à de l'amitié", affirme Atanase Perifan.
Une année, on a fait d'autant plus la fête parce qu'un des voisins venait d'avoir une petite fille le jour même, c'était génial.
La fête des voisins a lieu tous les ans, « c'est plus détendu que la réunion de copropriété », assure son créateur. Ce moment festif est parfois marqué par des événements extraordinaires : « une année, on a fait d'autant plus la fête parce qu'un des voisins venait d'avoir une petite fille le jour même, c'était génial », raconte une voisine anonyme.
La fête des voisins demeure un moment fort dans l'année mais elle révèle aussi la preuve d'un isolement. « Ce besoin de se rencontrer pendant cette fête démontre aussi un isolement des personnes en dehors de ce moment précis », analyse Jonathan Collin, anthropologue à la haute école Léonard de Vinci à Bruxelles. Les collectivités et les copropriétés contribuent à l'organisation de cette fête mais pour le repas, chacun contribue à sa manière. Les voisins peuvent être issus de milieux sociaux différents, « pour certains, il est compliqué de participer financièrement au repas ».
J'ai l'impression d'être vraiment chez moi quand je n’ai pas de compte à rendre à mes voisins quand je les croise.
Certains habitants expriment davantage une quête de tranquillité et ne désirent pas spécialement connaitre leurs voisins. « J'ai l'impression d'être vraiment chez moi quand je n’ai pas de compte à rendre à mes voisins quand je les croise », témoigne un voisin anonyme. Connaitre ses voisins peut aussi générer de la gêne : « Si je mets la musique, je n’ai pas envie d’être gêné en pensant que tel voisin va m’écouter », explique un autre voisin anonyme.
Dans une société assez individualiste, il y a souvent des gisements de générosité entre les voisins. Atanase Perifan raconte : "il y a plein de gestes de voisinage qui sont simples à faire et qui rendent heureux". Et pour faire vivre ce lien social au-delà d'un jour dans l'année, Atanase Perifan a créé notamment l'heure civique. Donner une heure par mois de son temps pour une initiative dans son quartier ou bien aider un voisin dans le besoin.
Il y a plein de gestes de voisinage qui sont simples à faire et qui rendent heureux.
La fête des voisins a acquis un rôle au-delà de des frontières car elle existe dans 50 pays et est même soutenue par l'Union européenne. Les 27 considèrent qu'elle est un vecteur de solidarité, de proximité et de vivre ensemble. Pour son créateur, il est toujours important de continuer à proposer des initiatives aux gens pour qu'ils s'en saisissent.
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