La difficile reprise des terres par les jeunes agriculteurs
En Alsace, près de la moitié (49%) des exploitants agricoles ont 55 ans ou plus, un chiffre légèrement plus élevé (43%) alors qu'ils sont 43 % dans le reste de la région Grand Est. Pour contrer cette statistique, la Chambre d’agriculture organise la quinzaine de la transmission jusqu’au 28 novembre.
Petar Ubiparip de PixabayQue vont devenir les terres agricoles des paysans vieillissants ? Certains jeunes agriculteurs seraient repreneurs mais difficile pour eux de percer et ce, en raison d'une acquisition de terres jugées complexes. En 2023, un rapport du Sénat soulignait déjà que l'accès aux terres était rendu difficile du fait d'une transparence limitée sur le marché, en particulier pour les candidats repreneurs non issus du milieu agricole.
Une réalité particulièrement vérifiée en Alsace selon Pauline Thomann, chargée d'accompagner ce public pour l'association Terre de Liens qui accompagne notamment la jeune génération paysanne sur des fermes en agriculture biologique : "On est sur une petite région agricole et il n'y a pas un mètre carré de terre qui ne soit pas utilisé. Il y a donc une pression forte sur ce foncier."
Un changement de culture attendu pour reprendre les terres
A l'origine de cette opacité : la transmission traditionnel des terres par le mode familial ou qui se fait "par bouche à oreille". Erreur stratégique pour Pauline Thomann : "le monde agricole s'est tellement amenuisé qu'il se referme parfois sur lui même. Il y a une tentation de vouloir se protéger et se préserver. Quand des terres agricoles se libèrent, difficile d'avoir l'information en premier. cela passe d'abord par les voisins."
Le prix des terres, un faux frein à l'installation des nouveaux agriculteurs ?
Depuis trois ans, le prix des terres agricoles est en hausse continue. En 2024, il a atteint le niveau record de 6 400 € par hectare. Un frein supplémentaire au renouvellement des générations. "Le prix des terres augmente, mais reste quand même, grâce au travail des Sociétés d'aménagement foncier et d'établissement rural (SAFER), les terres les moins chères d'Europe", nuance l'experte.
En France, il faut compter 6 400 € l'hectare, une moyenne avec des disparités assez fortes selon les régions. 6 630€ dans le Bas Rhin selon le site leprixdesterres.fr contre 6 840 dans le Haut Rhin. Un faux problème pour la militante : "Si l'on est porteur de projets et que c'est trop difficile d'acquérir ces terres-là, on peut louer, demander à "Terre de liens" d'acheter les terres pour soi. Il y a plein de solutions qui existent pour porter collectivement du foncier agricole."


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