Du 17 au 25 mai, c'est le retour de la quête nationale de la Croix-Rouge. Afin de pérenniser ses nombreuses missions face aux nouvelles contraintes, l'association fait appel à votre générosité. Entretien avec notre invité Stéphane Rey, président de l'unité locale de la Croix-Rouge Grenoble Vercors Grésivaudan.
Ils sont reconnaissables de loin grâce à leurs chasubles rouges : les bénévoles de la Croix-Rouge française font la quête partout en France du 17 au 25 mai. L'association compte plus de 1 300 bénévoles engagés en Isère pour des missions très variées, aussi bien de secours que de solidarité. Mais d'année en année, comme de nombreuses associations en France, la Croix-Rouge fait face à des contraintes toujours plus nombreuses, estime le nouveau président de l'unité locale de Grenoble-Vercors-Grésivaudan, Stéphane Rey.
RCF Isère : Cette quête nationale a lieu chaque année sur deux week-ends (les 17-18 et 24-25 mai). C'est un rendez-vous crucial, voire vital pour votre association ?
"C'est une semaine cruciale pour nous. Ces dons sont utilisés pour nos différentes activités de la Croix-Rouge et de l'unité locale de Grenoble-Vercors-Grésivaudan. Ils ont concrétisé de beaux projets l’an passé, notamment l'achat d'un nouveau véhicule de maraude, dont on se sert trois ou quatre fois par semaine. Nous avons pu également acheter des produits d'hygiène, des produits alimentaires, des petits pots de bébés... Ça nous a aussi permis de réaménager le local de nos secouristes.
Au-delà de ça, l’autre objectif des journées nationales est de communiquer auprès du grand public les actions de l'association, et pourquoi pas leur donner envie de s'engager à nos côtés, puisqu'on est toujours à la recherche de nouveaux bénévoles."
Faites-vous face à une baisse du nombre de bénévoles en Isère ?
On n'a pas nécessairement une baisse en termes de volume de bénévoles, mais plutôt une modification de l'engagement.
Avant, les bénévoles s'engageaient sur du long terme et à un rythme fréquent. Aujourd'hui, on est plus sur des engagements ponctuels, donc on est obligé d'avoir plus de monde pour faire la même chose.
La demande est de plus en plus importante. Les conditions de pauvreté augmentent, de même que les catastrophes naturelles et technologiques, sur lesquelles la Croix-Rouge peut intervenir. Et là, c'est le domaine "urgence et secourisme" sur lequel on a besoin de plus en plus de bénévoles.
Vous avez donc besoin de moyens humains, matériels, et financiers importants, pour des missions très diverses à la Croix-Rouge ?
On agit dans plusieurs secteurs. D’abord l'action sociale, avec les maraudes du Samu social, où l’on vient principalement en aide à des sans-abri et des familles. On a une action d'aide alimentaire avec une épicerie sociale sur Grenoble, une boutique vestimentaire avec des tarifs solidaires, un accueil de jour chargé de l'écoute et de l'orientation des personnes, une offre de cours de français, et une formation aux premiers secours est également ouverte au grand public.
On fait du secourisme avec des postes de secours sur les événements sportifs, les manifestations, les concerts, les Jeux Olympiques, tout en répondant aux situations d'exception comme des catastrophes naturelles ou technologiques. Nous sommes des auxiliaires des pouvoirs publics. Nous montons des centres d'hébergement, nous menons des opérations “coup de main, coup de cœur” sur le terrain pour venir aider la population à déblayer et se rétablir suite à des éboulements ou des inondations.
Cette multiplicité des activités de la Croix-Rouge justifie l'intérêt d'avoir suffisamment de bénévoles, et si possible dans toutes ces activités-là.
En 2024, les Français continuent de donner aux associations, mais les montants moyens régressent. C'est le constat dressé par le sixième baromètre annuel de la solidarité réalisé par Ipsos. Est-ce que vous aussi, Stéphane Rey, vous faites le constat que les citoyens donnent moins ?
Je dirais qu'aujourd'hui c'est peut-être un peu plus difficile, parce qu'eux-mêmes subissent une précarité grandissante, des conditions économiques compliquées, et une tension peut-être psychologique par rapport à l'actualité internationale.
Aujourd'hui, la Croix-Rouge vit en partie des subventions, mais pas seulement. Il y a heureusement d'autres moyens de faire rentrer de l'argent, mais si demain les subventions ou une partie venaient à disparaitre, les activités auront du mal à tourner.
D’où l'importance que le citoyen participe à ces journées en nous aidant par un don à la Croix-Rouge, lors de nos quêtes sur le terrain ou via notre cagnotte en ligne : https://macagnotte.croix-rouge.fr/donner-ul-grenoble
Nous serons présents dans différents points stratégiques de Grenoble, Meylan, La Tronche, Saint-Égrève. Le détail des lieux et horaires sont à retrouver sur notre page Facebook.
Concrètement, comment sont utilisés les dons ?
L'argent va directement aider les personnes qu'on accompagne. Pour un don de 3 euros c'est un kit hygiène, 4 euros c'est un panier repas complet pour une personne en situation de précarité. 10 euros, ce sont 50 couvertures de survie que l’on peut distribuer, notamment lors des maraudes. 30 euros, c'est une prise en charge médicale solidaire. 12,50 euros, c'est une boîte de lait en poudre pour les bébés accueillis dans les espaces bébés. 3,80 euros, c'est un paquet de café moulu servi lors des maraudes ou dans nos centres d'accueil.
Stéphane Rey, vous êtes le nouveau président de l'unité locale de la Croix-Rouge Grenoble Vercors Grésivaudan. Quels vont être les chantiers de votre mandat ?
J'ai plusieurs fonctions en tant que président, à commencer par m'assurer du bon fonctionnement et de la mise en place de la stratégie du projet associatif, mais aussi travailler sur le bien-être des bénévoles et sur leur engagement.
On a aujourd’hui deux typologies de bénévoles sur l'unité locale de Grenoble : une partie plutôt étudiante disponible en soirée et en week-end, et une autre partie retraitée disponible sur l’ensemble de la journée et le week-end. On aimerait aller attirer des bénévoles encore actifs, dans la tranche 40-60 ans, qui nous apporteraient des compétences externes que l'on ne possède pas forcément en interne comme des savoirs techniques ou intellectuels.
On a par ailleurs la possibilité d'aller voir des entreprises pour qu'elles nous mettent à disposition des bénévoles en mécénat.
L'unité de Grenoble reste la plus grosse unité locale du département : 600 bénévoles, 3 salariés, une large superficie de locaux, et donc une logistique conséquente à mettre en œuvre.
Pour ceux qui souhaiteraient nous rejoindre sur des missions d'un jour, ils peuvent s'inscrire sur benevolt.fr. Ce serait déjà super !
Chaque jour, une personnalité de la vie locale présente un événement ou revient sur une question d'actualité.
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