"La crise n'est pas terminée" : la MSA poursuit son accompagnement des agriculteurs touchés par la dermatose
Près d'un mois après la levée des restrictions sanitaires sur les deux Savoie, les éleveurs bovins touchés par la dermatose nodulaire contagieuse ont besoin d'accompagnement. C'est le rôle que la MSA investit à leurs côtés, en tant que cousine de la sécurité sociale dédiée à la population agricole. Accompagnement psychologique, soutien économique et social, les contrecoups de l'épidémie qui a causé l'abattage de près de 2 000 bovins, sont traumatiques.
1728 vaches ont été abattues cet été pour juguler l'épidémie de DNC dans les deux Savoie. ©Adobe"C'est très difficile. Nous traversons une période de répétitions de crises", se désole René Féchoz-Christophe, président de la MSA Alpes du Nord. Il faut dire qu'entre la FCO (fièvre catarrhale ovine) en 2024, et la sécheresse en 2023, les éleveurs des deux Savoie ont la foi. "À la différence qu'avant, ils avaient le moral, même s'ils ne gagnaient pas bien leur vie. Aujourd'hui, c'est tout l'inverse", remarque le président. L'impact psychologique est aussi important que l'impact économique pour les 60 exploitations touchées en Savoie et Haute-Savoie. Depuis le premier cas français de DNC, détecté en Savoie le 29 juin, la gestion de l'épidémie a nécessité l'abattage de 1728 vaches. Si l'État est en train de verser les premiers acomptes de 1200 euros par vache, René Féchoz-Christophe, éleveur depuis cinq générations, lâche douloureusement : "Certaines vaches sont les mascottes du troupeau, elles appartiennent aux membres de la famille des exploitants qui souvent choisissent leur nom. C'est une tradition bien vivante pour les éleveurs. Ces bêtes là n'ont pas de prix".
Accompagnement psychologique...
Décision subie, vide ressenti et perte d’activité : certains éleveurs ont subi un véritable traumatisme. Vingt-neuf personnes bénéficient d’un accompagnement gratuit sur 6 séances avec un psychologue. Pour cela, la MSA a recruté trois professionnels supplémentaires et investi plus de 9700 euros. "Ce dispositif sera maintenu le temps qu'il faudra. certains éleveurs ont eu besoin de temps. Il y en a qui ne parlent que maintenant", soulève Fabien Champarnaud, directeur général de la MSA Alpes du Nord. Le 11 décembre prochain, au siège annécien de la Chambre d’agriculture, la MSA prévoit un temps de débriefing psychologique collectif pour les professionnels touchés par la crise.
...et économique
La mutuelle sociale agricole propose une prise en charge des cotisations pour les éleveurs qui ont perdu, en même temps que leur troupeau, leur moyen de subsistance. "Cinquante-huit exploitants bénéficient d'une prise en charge partielle de leur cotisations. Pour financer cette aide, nous avons sollicité une enveloppe de 217 750 € à notre caisse centrale", précise le directeur général de la MSA Alpes du Nord. En partenariat avec les Départements de la Savoie et de la Haute-Savoie, une mesure dérogatoire a permis de rendre éligible au RSA 33 exploitants privés de leur revenu. Les collectivités publiques ont chacune contribué à hauteur de leurs moyens : le Département de la Haute-Savoie a attribué une aide exceptionnelle de 3000 € à 25 éleveurs dont le troupeau principal a été abattu; Entrelacs et les Sources du lac d'Annecy ajoutent 1000 € par éleveur; et la Région Aura a donné 300 € par animal abattu.



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