Savoie
Quinze jours seulement après une accalmie : Emmanuel Macron a décidé hier d'expulser 12 agents consulaires algériens. Une mesure symétrique à celle de l'Algérie. Chacun se renvoie la responsabilité de la dégradation des relations.
Entre la France et l’Algérie, les relations se dégradent à nouveau, et brutalement. Quinze jours seulement après une accalmie : Emmanuel Macron a décidé hier d'expulser 12 agents consulaires algériens en réponse à une mesure similaire de l'Algérie. Le président rappelle également pour consultations l'ambassadeur de France à Alger.
Le président français s'était pourtant personnellement entretenu au téléphone avec son homologue algérien Abdelmadjid Tebboune, fin mars, pour relancer le dialogue après des mois de brouille.
Mais après l'arrestation et la mise en détention d'un agent consulaire algérien en France, les autorités algériennes ont déclaré dimanche 13 avril persona non grata douze fonctionnaires français du ministère de l'Intérieur. Elles leur ont donné 48 heures pour quitter l'Algérie. Une procédure "injustifiée et incompréhensible", a affirmé l'Élysée.
Emmanuel Macron avait d'abord temporisé, mais voyant que le pouvoir algérien ne revenait pas sur sa décision, il a décidé de monter en première ligne et de procéder "symétriquement", "à l'expulsion de 12 agents" consulaires et diplomates algériens.
"Les autorités algériennes prennent la responsabilité d’une dégradation brutale de nos relations bilatérales", juge l'Élysée. Pour le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, qui était allé à Alger début avril pour recoudre les liens, Alger a "choisi l'escalade".
L'Algérie avait défendu lundi 14 avril sa décision "souveraine", faisant porter au ministre français de l'Intérieur "la responsabilité entière" de ce regain de tensions. Bruno Retailleau s'est fait le porte-voix ces derniers mois d'une ligne de fermeté face à l'Algérie, notamment en matière migratoire.
Malgré cette soudaine rechute, l'Élysée a estimé que "l'intérêt même de la France et de l'Algérie" était de "reprendre le dialogue", exhortant Alger à "faire preuve de responsabilité".
Il y a 15 jours, les deux pays liés par une histoire commune souvent douloureuse avaient décidé de tourner la page d'une crise d'une intensité rare qui les avait précipités au bord de la rupture.
Les deux chefs d'État avaient alors chargé leur ministre des Affaires étrangères de reprendre le dialogue sur tous les sujets "irritants", dont la question migratoire et l'arrestation de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal.
Suivez l’actualité nationale et régionale chaque jour
RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !