La carrière de Grand-Champ se révèle au grand public

Pendant les vacances de la Toussaint, la 5ᵉ édition des Semaines du tourisme économique invite le public à découvrir les entreprises bretonnes de l’intérieur. Jusqu’au 2 novembre, cette initiative, portée par la Fédération des offices de tourisme de Bretagne, ouvre exceptionnellement les portes de sites locaux. Parmi eux, la carrière de Grand-Champ (Morbihan), qui renouvelle cette année encore sa participation.

Invisible depuis la route, le site exploité par l’entreprise Nexstone, s’étend sur 150 hectares alternant granite et zones boisées. "Vous allez visiter une carrière qui sort un peu de l'ordinaire dans la mesure où elle est beaucoup plus grosse qu'une carrière française moyenne", annonce d'emblée Antoine Salaün, ingénieur d'exploitation et guide durant ces deux prochaines heures. Ici, 1,5 million de tonnes de roche sont extraites chaque année, une ressource essentielle pour la construction, allant du sable aux blocs d’enrochement.

Des parois de pierres taillées en escalier

Premier arrêt après quelques minutes de minibus : le belvédère surplombant la fosse de Poulmarh. Casque vissé sur la tête, gilet orange fluo sur les épaules, le guide explique : "il s'agit de la fosse originale, c’est par là que l'exploitation a commencé en 1950". Désormais arrivée au terme de son exploitation, cette fosse a cessé son activité en 2020. En contrebas, une eau turquoise a envahi le fond, tandis que la végétation recolonise les gradins de granite.

En contrebas, une sorte de piscine naturelle s'est formée avec le ruissellement d'eau de pluie. "On est arrivé à la fin de sa vie aux quantités maximales qui pouvaient être extraites de cette fosse là." Désormais, l'endroit est en train d'être remblayé. 

Le convoi reprend la route vers la fosse de Kermelin, toujours en activité. Le contraste est saisissant : l'endroit est plus vaste, les parois sont d'un jaune ocre au sommet, gris plus profond à mesure que l’on descend, et un escalier dont chaque marche mesure environ 15 mètres. Le site bénéficie d’une autorisation d’exploitation jusqu’en 2042.

Sur le terrain, un véritable ballet de méga machines jaunes s’active. Antoine Salaün détaille les étapes du processus : tirs de mines programmés deux fois par semaine à l’aide d’explosifs, extraction des blocs, concassage, broyage puis criblage.

70 % des granulats produits sont destinés au béton et aux enrobés routiers. "On les retrouve dans les bâtiments, les hôpitaux, sur les routes du bassin, dans un rayon de 30 kilomètres. Le caillou est une ressource très locale", insiste-t-il.

Des préoccupations environnementales

Devant ce spectacle, les réactions des visiteurs sont nombreuses. "Je suis vraiment épatée (...), j'ai l'impression d'être dans les Alpes et c'est magnifique", s'exclame Emmanuelle. "Étonné de ce que j'ai vu, complète Françoise, venue de Meucon à une poignée de kilomètres de là. Je n'imaginais pas qu'il y avait ça pas si loin de chez moi." "En ce moment, on se pose plein de questions sur l'environnement, sur qu'est-ce que deviennent ces gros trous, s'interroge Louis. On a besoin d'être assuré et là, on voit qu'on est bien entouré". 

Car l’exploitation d’une carrière suscite naturellement des préoccupations. Antoine Salaün ne les élude pas : "notre activité émet de la poussière, peut faire du bruit et créer des vibrations. Tout est strictement encadré par un arrêté préfectoral". Pour cela, Nexstone met en place des mesures de réduction des impacts, comme l’arrosage des pistes pour limiter l’envol des poussières. 

La visite s'achève par un tour entre les engins de chantier XXL puis par un passage par l'activité de recyclage des matériaux issus des chantiers. En accueillant le public, la carrière de Grand-Champ rappelle que derrière les routes ou infrastructures du quotidien, un travail se joue… souvent à quelques kilomètres de chez soi.

Infos pratiques : 

Visite guidée de la carrière de Grand-Champ les 29 et 30 octobre. Gratuit pour les enfants, 2.50€ par adulte.