La Bretagne dans une France à +4 degrés
La température moyenne en Bretagne a augmenté de 1,4 degré du fait du changement climatique. Les chiffres clés de l’évolution du climat en Bretagne sont sortis suite à une étude de l’Observatoire de l'Environnement en Bretagne (OEB). Face au changement climatique, la région doit adapter son territoire au climat actuel et à un réchauffement planétaire de plus de 3 degrés.
Les submersions seraient potentiellement 10 à 100 fois plus fréquentes avec la hausse du niveau de la mer - © Ronan Le CozC'est une première en France. Une étude régionale dressant un état des lieux de l'évolution du climat, des extrêmes et des aléas climatiques, sur une seule et même région vient d'être publiée. Elle a été réalisée par l'OEB, l'Observatoire de l'Environnement en Bretagne. Sous forme d'infographies et de cartes inédites, elle montre quels seront les effets du réchauffement climatique sur le territoire breton.
Un réchauffement drastique
A l'horizon 2100, un réchauffement de +4 degrés est envisagé en France. Mais comment se traduit ce réchauffement en Bretagne ? "Des étés drastiquement plus chauds et des hivers moins rigoureux - tous les modèles s'accordent sur un réchauffement drastique du climat breton en toute saison" indique Ronan Lucas, directeur de l’OEB.
De plus, l'impact des tempêtes sera plus fort avec la montée du niveau de la mer. "Il n’y a pas d’évolution marquée des tempêtes sur le passé ou le futur. Mais la montée du niveau de la mer aggrave mécaniquement leurs impacts, rendant les submersions potentiellement 10 à 100 fois plus fréquentes pour une élévation supplémentaire de 60 cm", explique le directeur de l’OEB.
Selon ces prévisions, l'eau de mer, elle, continuera de s’acidifier et de se réchauffer, "atteignant +1,5 degrés dans l’Atlantique Nord, par rapport à 1994-2015, avec une hausse des vagues de chaleur marines."
Plus d'inondations et de sécheresses
La Bretagne connaîtra également plus d’inondations et de sécheresses. "Par ruissellement et débordement, du fait de l’augmentation des cumuls de précipitations en hiver et de l’intensification des pluies extrêmes" insiste Ronan Lucas. La région connaîtra aussi une baisse des précipitations en été, -26 %. En revanche, selon ce rapport, elle subira une forte hausse de la fréquence, de la durée et de l’intensité des événements de sécheresse des sols, des nappes et des cours d’eau.
Pour Ronan Lucas, ces éléments doivent aussi sensibiliser et pousser à la mise en place de politiques publiques volontaristes. C’est désormais aux collectivités et agences régionales de s’emparer de ces données pour passer à l’action.


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