La Bonne Mère brillera bientôt de plus belle !

À Notre Dame de la Garde, la première phase du chantier a commencé. La basilique âgée d’un siècle et demi, surplombe Marseille, à 210 mètres de hauteur, avec une vision panoramique sur la ville. Jusqu'en décembre, elle va subir des travaux de restauration : rénovation des pierres, des anges et surtout redorure de la Vierge à l’enfant.

Une cage en métal

Actuellement, les ouvriers installent une sorte de cage métallique autour de la statue. Pour ça, ils doivent monter le matériel à échafaudage, à l’aide d’un monte-charge situé au pied de la basilique. Il doit hisser 40 tonnes de plateaux et de barres à 60 mètres de hauteur. Cette étape devrait durer jusqu’à fin mars. Xavier David, architecte des travaux de redorure et restauration, nous décrit à quoi cela va ressembler:

On sera dans une espèce de boîte en métal, c’est de l'échafaudage neuf, donc assez brillant, et à l'intérieur, on verra bien la silhouette de la vierge. 

« On s'arrangera quand même pour l'éclairer la nuit, avec des projecteurs sur l'échafaudage », envisage Xavier David. 

Le challenge du Mistral 

La statue de la Vierge à l’enfant sera quand même masquée par une bâche en octobre et novembre, pour sa redorure, la dernière étape, la plus sensible, en particulier à cause de la météo. 

Quand vous êtes là-haut, vous avez sans doute cent km de force de vent en plus. C'est pour ça qu’on fera un encapsulage dans une bâche thermo-soudable, parce que ça sera le moment le plus critique. (Xavier David, architecte

En maîtrisant au mieux, les conditions et la température au moment de la redorure, elle pourrait durer non pas 25 ou 30, mais 50 ans cette fois 

Rénovations multiples

La redorure n’interviendra donc qu’à la fin du chantier, les deux derniers mois. Avant cela, il y a de plusieurs étapes que nous détaille le père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire :  

La restauration des pierres, avec une bactérie hydrofuge, la restauration des quatre anges musiciens autour de la statue, puis la redorure de la statue avec quarante mille feuilles d'or. 

Une campagne de dons toujours en cours

Ces travaux sont financés en grande partie par les dons et le mécénat. Sur les 2, 8 millions d’euros nécessaires pour le chantier, la moitié a été récoltée auprès des entreprises locales, mais aussi des particuliers, Marseillais ou touristes amoureux de la Bonne mère. 

Pourtant, à Marseille, cette campagne de don reste encore peu connue, selon Édouard Detaille, responsable mécénat pour le chantier. 

On compte beaucoup sur l'aspect visuel, avec les échafaudages, et on a, en parallèle, prévu en mars, une campagne dans tous les bus de la ville avec la RTM. C'est une opportunité pour les Marseillaises et les Marseillais de pouvoir participer et de donner ce que la bonne mère nous donne à tous, tous les jours. 

La plateforme en ligne "Je soutiens la Bonne Mère" est d'ailleurs toujours ouverte. 

Des ouvriers motivés

Il faut dire que cette Bonne Mère est aimée, à commencer par les ouvriers qui travaillent sur le chantier, d’après Christophe Serna, directeur d’exploitation chez Girard, filière de Vinci construction, spécialisée dans la restauration du patrimoine ancien 

C’est le chantier d’une vie ! On est extrêmement heureux de travailler sur cet ouvrage. 

Dimension spirituelle

Au-delà des aspects affectif, patrimonial ou historique, ce chantier porte aussi une dimension spirituelle. Le diocèse catholique de Marseille s’est arrangé pour aligner les grandes étapes du chantier sur les fêtes mariales, jusqu’au 8 décembre, date de célébration de la fin du chantier, et fête de l'Immaculée conception de la Vierge Marie.

Faire briller la Vierge Marie, c'est dire notre assurance qu'elle est un signe brillant pour l'humanité, que l'humanité est appelée à la beauté. (Père Olivier Spinosa, recteur du sanctuaire de Notre Dame de la Garde) 

Si vous avez prévu de venir à la Bonne Mère, rassurez-vous, elle reste ouverte tout au long du chantier. Seules quelques terrasses sont inaccessibles pour laisser travailler les ouvriers, et éviter tout risque pour les visiteurs et les fidèles.